Le 30 août 2015
- Scénariste : Karasu Yamazaki>
- Dessinateur : Ryu Kaname
- Genre : Seinen
- Famille : Manga
- Date de sortie : 1er mars 2015
- Durée : 1
Revenge Classroom est une sombre histoire de vengeance. Le premier tome de cette série pose les bases qui risquent fort de voler en éclat dans les tomes suivants. Alors, prêt pour un retour – sanglant - au collège ?
Résumé :
Ayana est en classe de troisième dans un établissement normal. Jusque là tout va bien... Sauf que la pauvre Ayana est la tête de Turc de toute la classe. Racket, passage à tabac, harcèlement, abus en tous genres. Dire que la jeune fille connaît le goût de l’eau de toutes les cuvettes de toilettes de l’école est un – doux - euphémisme. L’histoire démarre donc quand la pauvre et habituelle victime se retrouve poussée sur la route et manque de mourir écrasée. Lorsqu’elle revient au lycée quelques jours plus tard, elle craque. Larmes, police, enquête ? Que nenni non point, elle craque et décide de se venger de ceux qui la briment et qui sont responsable de son accident. Ca inclut ses bourreaux du quotidiens, mais aussi les témoins silencieux et... Bref, toute la classe doit y passer. Cela fait vingt-neuf élèves qui sont sur la liste de la gentille mais un brin dérangée Ayana. Et dans ce premier volume, elle va s’attarder sur le cas de six d’entre eux. Et ça va faire mal. Mais pas forcément là où on croit...
Notre avis :
Ayana Fujisawa, jeune fille officiellement sans histoires, est le centre de cette série. Chaque chapitre relate sa vengeance à l’encontre d’un élève de sa classe. Autant vous dire qu’à la fin du tome un, les effectifs se sont drastiquement réduits. On pourrait alors s’inquiéter : Cela ne va-t-il pas devenir lassant de voir une fille s’arranger pour que chacun de ses camarades dérouille un par un ? Ça le pourrait mais Yamazaki a bien anticipé le problème et dès le premier tome, les surprises affluent et laissent présager du pire – donc, du meilleur pour nous, lecteur - pour le tome suivant.
La jeune fille, à se venger indifféremment des autres élèves, découvre tout d’abord que quelqu’un en particulier est responsable de tous ses malheurs, mais qui ? Elle se rend compte que ses vengeances ont un impact qui va plus loin que prévu – entre nous, ça, on s’y attend un peu -. Si elle n’a pas d’amis, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de liens forts entre certains autres élèves, et à vouloir supprimer tout le monde, elle finit par se laisser emporter dans une spirale de destruction parfois injustifiable.
Le gouffre où tombe la jeune fille, cette intrigue de fond, l’horreur des vengeances élaborées, leur impact inattendu, tout concourt à donner envie de se ruer sur le prochain tome. Car le seul reproche qu’on puisse faire à cette histoire, c’est de vous laisser dans l’attente de la suite.
En cherchant bien, on pourrait aussi se dire que vu le niveau de dépravation et de chaos qui règne dans cette classe, elle n’a vraiment pas de chance d’être tombée là, la pauvre Ayana !
Parce que mine de rien, prostitution, racket, harcèlement, bastonnade, esclavagisme, limite viol, tout ça réuni dans une classe de vingt-neuf élèves, ça fait beaucoup.
Sans oublier maintenant une fille un peu folle qui va remettre de l’ordre par le vide. Mais la chute du tome – dans tous les sens du terme - devrait impliquer plus le monde des adultes. En effet, le corps enseignant ne répond pas vraiment présent, les parents n’ont pas vraiment l’air bien dans leurs chaussures, quant au reste de la société...
En fait, au travers de cette série, l’auteur évoque des vrais problèmes de fonds. Mais il y en a tellement au mètre carré qu’on peut s’y perdre un peu.
Bon, cela ne nous empêchera pas d’attendre en trépignant la suite des aventures de Ayana – qui est la fille de la couverture de ce premier opus, pour votre information -.
Couverture illustrée, comme toute l’histoire, par Kaname. La position de Ayana dans sa tenue d’écolière, avec son sabre à la main et des bandages flottants, dont un lui couvrant l’œil pourrait vous faire penser à un autre manga. Mais n’y pensez pas un instant, l’ambiance est bien différente de Ikki Tousen. De toute façon, le sabre, c’est juste pour la pose ! Et elle n’est pas borgne. Si vous cherchez de l’action tournoyante, passez votre chemin. Revenge Classroom laisse la part belle à la manipulation psychologique aux conséquences fatales.
Ces personnages typés manga diffèrent néanmoins par le refus de l’humour habituellement présent – représentations en mini, agités dans tous les sens - ce qui renforce d’autant plus l’action dramatique. Dans certains passages, l’auteur prend même la liberté de ne pas représenter les yeux des personnages, donnant ainsi une impersonnalité aux intervenants, décalant le regard du lecteur sur autre chose. Et il faut attribuer un énorme point pour le regard de folle furieuse que porte parfois Ayana sur les autres. On en frissonne encore.
Les décors sont réalistes, parfois présents, parfois absents. Juste là pour situer un lieu, un espace, ils s’effacent devant les personnages. Le découpage est assez dynamique. Les cases alternent entre horizontalité et verticalité. Elles se chevauchent, s’effacent pour se resserrer les unes contre les autres. Les débuts de chapitre avec cette case noire immense, comportant juste en dessous un peu d’espace pour une case verticale souvent muette permettant de lancer le chapitre fonctionne bien.
Le cadrage apporte un dynamisme renforcé par les lignes de mouvement omniprésentes au cours de l’histoire.
Le premier opus de Revenge Classroom nous propose une histoire intrigante, dans un univers scolaire peut-être un peu trop chargé en problèmes sociaux. Néanmoins, on reste curieux de connaître la suite du récit des vengeances multiples de Ayana.
Zéda se retrouve dans la classe mortelle d’Ayana.
Pages : 192p
Prix : 7,50€
Galerie photos
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