Retour sur Belzagor . T.2 - La chronique BD

L’expédition sur Belzagor touche à son but : entrer dans les terres sacrées des races indigènes Nildoror et Sulidoror pour connaître leurs secrets. Face aux traditions millénaires et rites mystiques de ces peuples, les différents humains sont surtout confrontés à leurs propres démons du passé. Désillusions, abandons et racismes sont les mots clefs de cette œuvre, qui exploite comme la science-fiction sait bien le faire les atrocités du passé de l’humanité, en lui mettant sous le nez un miroir du futur. La tolérance, l’opposition entre le sauvage et le civilisé sont ici à l’honneur, et ce second (et dernier) épisode de la série tirée d’une œuvre du grand Silverberg remplit son rôle à la perfection. Le scénario comme l’expédition progressent bien jusqu’aux révélations finales, avec quelques rebondissements plus ou moins inattendus. Simple et efficace, cette immersion dans une culture extraterrestre s’achève par un feu d’artifice (et de sang) qui ne laissera personne indemne, peut-être pas même le lecteur. La conclusion arrive bel et bien, il faut se rendre à l’évidence, l’aventure sur Belzagor est terminée, et c’est presque dommage.

© Les Humanoïdes associés

Le dessin de Laura Zuccheri reprend les mêmes bases du premier tome : des contrées plus ou moins hostiles, des personnages tourmentés, des indigènes de plus en plus détaillés, sans oublier un soupçon d’érotisme qui convient bien à la science-fiction chez les Humanoïdes Associés. Là encore, le tout est solide, simple et efficace, en phase avec le scénario. Pas de dérives, la dessinatrice se concentre de plus en plus sur ses héros, et sur leurs errements dans des territoires sombres, entre folies, rêves et prises de conscience.

© Les Humanoïdes associés

Série pas vraiment incontournable mais redoutable pour qui lui laisse une chance, ces deux tomes de Retour sur Belzagor offrent un voyage dans le futur, mais aussi un regard sur le passé. Tolérance, aventure et nouvelles expériences rythment donc un diptyque engageant, et pas loin d’être engagé.