RAID dingue - Dany Boon - critique

Critique : Fort de ses derniers bons scores au box-office en tant que réalisateur, Dany Boon remet le couvert avec un cinquième, mais sans doute pas dernier, long-métrage : RAID dingue réunit une nouvelle fois tous les ingrédients qui ont fait le succès du plus célèbre Ch’ti de France. Puisque la recette est presque inchangée, pas de grosses surprises en perspective, mais le metteur en scène de Bienvenue chez les Ch’tis parvient encore à nous surprendre.

© Pathé Distribution

La trame est simple : Johanna Pasquali (Alice Pol) est la fille du ministre de l’Intérieur Jacques Pasquali (Michel Blanc). Comme le veut plus ou moins son milieu social, elle est en couple avec un jeune homme de bonne famille, héritier de l’entreprise leader dans l’industrie du pneu. Mais cette existence morose de petite fille à papa l’ennuie. Son rêve : être la première femme à intégrer le groupe d’élite du RAID. Pour détourner sa fille de ses ambitions, le ministre passe un accord avec le chef du RAID qui confie Johanna aux soins d’Eugène Froissard (Dany Boon), un agent expérimenté, qui n’aime pas beaucoup les femmes, et chargé de la former.

spip-slider

© Pathé Distribution

Le titre du film parle de lui-même : les deux têtes d’affiche vont vivre des aventures mouvementées avant de s’aimer pour de bon. Depuis Bienvenue chez les Ch’tis, les petites romances naïves déposées comme des bouquets de roses au milieu d’un parterre de gags sont devenues la marque de fabrique de l’humoriste aux grandes oreilles, qui avait déjà conté fleurette à Alice Pol dans sa précédente production, Supercondriaque. Toutefois, à l’inverse de celui-ci, et même de Rien à déclarer, Dany Boon, qui avait pris l’habitude de s’embourber dans la surenchère burlesque, enchaînant effet comique sur effet comique, retrouve avec RAID dingue une sobriété qu’il semblait avoir délaissée : terminé les avalanches de gags bourratifs ! Le réalisateur a su composer un scénario original, où s’enchaînent à vive allure moments franchement très drôles et d’autres plus émouvants. Ceci rend, par ailleurs, les personnages plutôt attachants. En faisant se confronter deux êtres que tout oppose – un agent d’élite misogyne mais en petite forme et une fliquette gaffeuse mais pleine de dévouement – le film parvient effectivement à nous faire rire et à nous attendrir. Le message féministe, qui se traîne grossièrement tout le long du récit, est honnêtement délivré.
Comédie franchouillarde classique où tout est couru d’avance, RAID dingue a au moins le mérite d’être un film divertissant qui se laisse regarder avec plaisir et amusement.