Le 24 novembre 2016
- Festival : Quai des Bulles 2016
- Date de sortie : 28 octobre 2016
Cette année, Quai des Bulles nous a proposé des expositions de qualité, montant encore un peu plus haut la barre en terme de choix d’artistes mais aussi d’œuvres et de scénographie des lieux. Petit retour sur quelques bijoux du (très bon) cru 2016.
Le Palais du Grand Large fut le centre d’une incroyable concentration d’expositions de qualité. Il faut noter une intrigante conjonction de "B". En effet, Luciano Bottaro a côtoyé Jérémy Bastian et Guillaume Bianco, trois auteurs de BD, trois styles totalement différents, trois expositions variées et peut-être complémentaires.
Honneur aux anciens, Bottaro, auteur des aventures de Pépito, petit pirate espiègle italien qui a eu son heure de gloire dans les années cinquante et soixante.
des planches...
Un style dynamique, des personnages semblant attachant et un aperçu d’une partie du travail de ce géant méconnu, disparu en 2006. Un amas de planches originales, de dessins en cours et quelques décorations.
des albums...
Mais, à notre avis, un manque cruel d’informations. On pouvait compter un panneau expliquant un peu qui était Bottaro placé... à la fin de l’exposition et une courte vidéo dont l’info résidait en ce qui suit :
C’est dommage, l’œuvre dense et vaste de Bottaro méritait bien quelques panneaux d’explications. D’autant plus pour un auteur dont le personnage central a connu gloire il y a plus de cinquante ans ! Rafraîchir la mémoire des visiteurs n’était pas un grand luxe et ce dessinateur méritait bien cela.
Bottaro, c’est lui !
Dans la pièce voisine se tenait l’exposition consacrée à Jérémy Bastian, l’auteur de la Fille Maudite du Capitaine Pirate. Une salle présentant les planches originales incroyables de l’auteur, le tout dans une ambiance que n’aurait pas renié Barbe-Noire. Là aussi, peu d’explications. Mais cela manque moins dans une exposition axée sur la BD d’un auteur que dans celle consacrée à la carrière d’un artiste au travers de ses grandes séries.
Lever de rideau sur un grand format !
Bref, revenons à notre Bastian. Planches ahurissantes sur lesquelles vous pouviez prendre conscience d’une incroyable foule de détails. La précision de l’auteur vous éclatait au visage à chaque cadre. En parlant des cadres, pour accentuer l’ambiance, les planches étaient dans des encadrement de bois, rappelant le bois des bateaux pirates.
et encore des planches...
A côté de cela, quelques présentations fort sympathiques d’œuvres grand format, de petit bateaux de papier flottant sur l’eau (si si), des pupitres où vous pouviez examiner des pages à la loupe et un petit tour sur la passerelle d’un bateau pour voir à la longue-vue...
A la loupe, on vous dit !
En effet, sur un pan de l’expo, une petite tourelle de navire vous donnait accès à une longue-vue. Et quand vous regardiez au travers, vous pouviez voir en grand, au loin, non pas les vaisseaux ennemis appareillant pour l’aventure mais bien l’affiche de l’exposition, un dessin de Bastian toujours, placardé sur l’office du tourisme. Une très bonne idée !
Et si vous étiez suffisamment intrigué par ce que vous découvriez, vous pouviez feuilleter la BD avant de quitter les lieux.
Les fameux petits bateaux.
Un travail de qualité pour mettre en avant une œuvre. Et tout d’un coup, vous regrettiez que Bottaro n’ait pas pu avoir un écrin à sa mesure. Car, par la présence des pirates, les deux expositions étaient voisines géographiquement mais thématiquement aussi. Forcément, après le voyage dans l’univers de la fille du capitaine Pirate, vous ne pouviez qu’être un peu déçu de l’écrin, enfin, la boite offerte à Bottaro.
Pourtant, il ne faut pas bouder son plaisir ! Alors nous avons enchaîné, joyeusement, en gravissant les marches qui nous menaient à l’étage pour découvrir l’expo consacré à Billy Brouillard (encore des "B", nous direz-vous), le héros de Guillaume Bianco. Un endroit qui n’a pas désempli de tout le festival. La file d’attente devant la porte ne pouvait qu’éveiller la curiosité. Et nous avons vite compris pourquoi. En effet, à l’inverse des deux expos précédentes, un nombre limité de personnes était accepté. On pénétrait dans l’antre de Billy par groupe de trois. Mais pourquoi donc ? Tout s’expliquait après avoir passé l’entrée, on vous remettait une lampe de poche car la pièce était plongée dans le noir et c’était à vous de trouver d’une part votre chemin et d’autre part les œuvres à regarder. Pour affoler encore plus les jeunes, un jeu était proposé, des fantômes cachés à découvrir.
Ambiance sombre et souvent, photo floues...
Ce fut l’occasion de découvrir l’univers de Billy Brouillard de l’intérieur. Mélange de planches dont il était difficile de savoir si nous avions affaire à des originales ou pas.
Et pour cause...
Mais en tout cas, une belle visite car à côté des cadres recouverts de toiles d’araignée, traînaient des bureaux, des vieux laboratoires, des bouts de forêts, bref, tous les endroits sinistres qui se prêtaient à l’exploration. Et Guillaume Bianco a joué le jeu. Sur les étagères, des petits pots de verre en pagaille. Et sur chacun, une étiquette avec un petit dessin – ou sans – nous présentait des produits étranges au nom de recettes maléfiques.
Étiquettes surprises !
Si vous preniez le temps de vous arrêter sur les histoires des planches et de les lire à l’aide de la lampe, vous ne pouviez sortir de cette expo qu’avec l’envie de feuilleter les différents tomes de la série proposés à la lecture et au feuilletage, après être revenu dans la lumière, bien sûr !
Décor nocturne...
Sans doute l’expérience la plus immersive parmi ces trois événements. A parcourir l’univers de Billy Brouillard, vous trouviez assez rapidement quels étaient les tomes qui vous plairaient et ceux qui vous intéresseraient moins. Un petit régal de bonheur qui mélangeait rire et frissons d’enfance. Car malgré ce que l’on vous dit, l’ambiance n’était pas basé sur l’horreur mais bien sur la vision enfantine des monstres du placard, et restait somme toute bon enfant – justement -.
Juste en-dessous, à l’étage inférieur, deux expositions, l’une consacrée à laBD Nuit Noire sur Brest, et l’autre au Mickey vu par... Loisel, Keramidas, Tebo, Trondheim et Cosey, édités par Glénat. Deux expos liées à des conférences traitant de ces deux univers.
Et si vous n’en aviez pas assez, (et en trois jours, vous aviez intérêt à faire vite) il y avait les expositions temporaires qui ornaient certains bars de la vieille ville, planqués derrière les remparts, accessibles avec un petit plan fourni par l’organisation du festival !
Alors vous voyez, quand Quai des bulles vous propose des événements, il ne fait pas les choses à moitié !
Galerie Photos
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