Le 9 juillet 2020
Sans inspiration, mal écrit et mal joué, Prêt à tout est un film complètement raté. Max Boublil n’y trouve jamais le bon ton pour incarner son héros.
- Réalisateur : Nicolas Cuche
- Acteurs : Patrick Timsit, Chantal Lauby, Aïssa Maïga, Max Boublil
- Genre : Comédie, Nanar
- Distributeur : Universal - StudioCanal
- Durée : 1h39mn
- Date télé : 15 mai 2021 20:40
- Chaîne : OCS Max
- Box-office : 412.765 entrées France / 82.967 entrées Paris Périphérie
- Date de sortie : 22 janvier 2014
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Résumé : À 30 ans, Max a fait fortune sur internet avec ses deux potes et profite de la vie au soleil. Mais il se lasse de cette existence et ne cesse de penser à son amour de fac, Alice, une fille pétillante, engagée, pleine d’idéaux... qui ne s’est jamais intéressée à lui. Pour se rapprocher d’Alice, Max rachète l’usine en faillite dans laquelle elle travaille. Et sans jamais dévoiler sa fortune ni son nouveau statut de patron, il se fait passer pour un simple ouvrier. Prêt à tout, il dépense sans compter pour faire le bonheur d’Alice, de son fils Valentin et de tous les ouvriers de l’usine ; Il abandonne sa vie de millionnaire pour travailler à la chaîne et ne cesse de mentir par peur de décevoir.
Critique : "C’est toi qui avais confondu Lénine et Lennon, en histoire des civilisations ?", lance Alice à Max. "J’avais fait exprès, répond mollement ce dernier, j’aime bien la blague, j’aime bien rire". Nous aussi, mais inutile de s’éterniser sur cette comédie de Nicolas Cuche pour y trouver matière à s’exciter les zygomatiques. Après le succès de son précédent long métrage, La chance de ma vie, sorti en janvier 2011, Prêt à tout a tout faux. Dès le début, les faiblesses du script sautent aux yeux, avec des personnages caricaturaux, qui balancent des vannes éculées, capitalisent aussi sur des postures cool (les deux amis de Max, en particulier), des familiarités peu naturelles et le désir de "se faire un paquet de fric" avec un site Internet.
Construit autour de l’humoriste Max Boublil, qui ne trouve jamais le bon angle pour jouer son personnage de nonchalant sentimental, le divertissement met aussi en scène une jeune mère célibataire, chevillée à ses convictions politiques. C’est à la fac où elle étudie que le jeune homme et la jeune femme feront connaissance, puis se perdront de vue. Dès lors, Max partira à la recherche de son coup de cœur.
Qui peut encore croire aux clichés les plus rances de la séduction, dont le personnage s’accommode pourtant, aux fins de séduire la belle Alice ? Mais ce n’est pas tout : parce qu’il a du fric, le héros va investir dans l’usine, menacée de fermeture, où travaille sa muse. Comme il n’y connaît rien, il va tout se faire expliquer : un peu comme si Forrest Gump se mêlait des affaires d’ArcelorMittal à Fos-sur-Mer, pour dissiper les inquiétudes des 2500 salariés de l’usine.
L’occasion est évidemment trop belle. Toutefois, le film n’en reste pas là, il s’appuie sur un argument improbable : le nouveau patron va se faire passer pour un ouvrier, afin de ne pas faire interférer la violence des rapports sociaux avec la douceur des relations sentimentales.
Pauvre en gags, ce film raté est également exemplaire par sa morale très politiquement correcte, indexée à un propos très soluble dans le discours capitaliste : le problème n’est pas la domination socio-économique, le problème est l’hygiène des relations interpersonnelles. D’où la mièvrerie globale de ce nanar complet, qui semble avoir piqué son substrat dans un bouquin d’Agnès Martin-Lugand.
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