Le 29 décembre 2012

- Voir le dossier : Bilan 2012
Un producteur français dénonce le système de subvention des films hexagonaux qui ne profiterait qu’aux acteurs, beaucoup trop payés, qu’il qualifierait pour certains de "parvenus".
Un producteur français dénonce le système de subvention des films hexagonaux qui ne profiterait qu’aux acteurs, beaucoup trop payés.
Quels sont les points communs entre Stars 80, Sur la piste du Marsupilami, La vérité si je mens 3, Les Seigneurs, Un plan parfait, Astérix et Obélix au pays de Sa majesté ? Ce sont toutes d’énormes productions populaires françaises, multimillionnaires pour certaines d’entre elles (Le Marsupilami a dépassé les 5 millions d’entrées, La vérité si je mens 3 les 4.6…), mais qui n’ont pas réussi à être rentabilisées en salle. Loin de là. Dans un marché où le poids de la vidéo et de la télévision est toujours moindre, le seront-elles un jour ? Mais alors pour quelles raisons ces comédies (un autre point commun, et non des moindres) aux taux de fréquentation si élevés, ne sont pas parvenues à rentrer de l’argent dans le tiroir-caisse de leurs producteurs ?
Vincent Maraval, co-fondateur du distributeur Wild Bunch (qui a perdu beaucoup de sous sur le dernier Astérix), s’indigne lors d’une tribune assassine dans Le Monde et revient sur le budget exorbitant de films qui échappe à la raison. Il évoque clairement le salaire mirobolant d’acteurs trop payés , plus que certains Américains (Marilou Berry pour Croisière aurait gagné plus que Joaquim Phoenix dans le prochain James Gray), qui font exploser les budgets au-delà de la moyenne des productions indépendantes anglo-saxonnes : toutes ces comédies ont copieusement coûté plus cher que Le Discours d’un roi de Tom Hooper et Black Swan de Darren Aronofsky, des succès d’envergure à l’internationale.
Maraval égratigne un système où l’on offre des salaires démesurés à des acteurs surévalués inconnus au-delà de nos frontières, les mieux payés du monde. Il s’en prend en particulier au cas Dany Boon qui a touché 3.5 millions d’euros pour Un Plan parfait, un flop au score pitoyable au box-office (1.2M d’entrées). Il aurait également perçu un million pour quelques minutes dans Astérix, film qui fait exploser le ratio entrées/cachet/minute à l’écran.... Il évoque aussi sa prochaine comédie, Hypocondriaque pour laquelle il pourrait empocher 10 millions d’euros. Et le producteur de proposer, à la place de ces salaires qui trempent dans les subventions de l’état, dans l’argent public donc, celui des contribuables, de plafonner le salaire des stars à 400.000 euros assorti d’un intéressement obligatoire.
Vincent Maraval qui dans le passé a travaillé avec Ken Loach, Ferrnando Mereilles, Larry Clark et Darren Aronofsky, excusez du peu, dénonce un système d’aide qui ne profite qu’à une minorité de parvenus et interpelle les politiques en ces temps de rigueur budgétaire…
Il est vrai que les stars ne font plus recettes depuis des décennies : les années Delon, Belmondo, De Funes & co, qui assuraient des cartons à plusieurs millions d’entrées sont loin derrière nous. Aujourd’hui il n’est pas rare pour Adjani, Auteuil, Deneuve, Depardieu et d’autres de ne pas dépasser les 100.000 entrées France ! A l’issue d’une année 2012 de piètre niveau pour le cinéma français, le débat est lancé, il a le mérite d’être clair, frontal et nominatif. Le meilleur moyen pour changer les choses ?
Sources : Le monde.fr
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