Pinocchio (2013) - la critique

Une belle escapade à l’italienne, où petits êtres de bois et fées travaillent de concert. Une charmante interprétation du conte de Pinocchio.

L’argument : Geppetto, un pauvre menuisier italien, fabrique dans un morceau de bois un pantin qui pleure, rit et parle comme un enfant, une marionnette qu’il nomme Pinocchio et qu’il aime comme le fils qu’il n’a pas eu.
Désobéissant et volontiers menteur, Pinocchio va se trouver entraîné dans de nombreuses aventures : il rencontrera Mangefeu, le montreur de marionnettes, le Chat et la Renarde qui se révéleront ne pas être les bons amis qu’ils prétendent, il partira au Pays des Jouets, un endroit merveilleux où l’école n’existe pas... Car ce petit pantin a horreur du travail, se moque des bons conseils et adore faire des bêtises. Heureusement la Fée aux cheveux bleus veille sur lui.

Notre avis : C’est l’un des livres les plus vendus en Italie. Le Avventure di Pinocchio (Les aventures de Pinocchio) de Carlo Collodi sont devenues mythiques de par leur intemporalité et leur humanité. L’histoire est connue de tous. Un jour, le pauvre menuisier Gepetto entreprend de sculpter une marionnette. Celle-ci s’anime et se met à vivre mille aventures..

Projeté à l’ouverture de la neuvième édition des Venice Days, c’est pourtant un projet original que présente Enzo d’Alo à son public. D’ores et déjà primé au festival d’Annecy en 2001 pour son pilote adaptant les péripéties du petit garçon de bois, le cinéaste marque son retour avec ce cinquième film d’animation, après plus de dix ans d’absence.
Basé sur la version album jeunesse de Lorenzo Mattotti, auteur majeur de la bande dessinée, cette nouvelle version de Pinocchio témoigne du travail visuel effectué par ce dernier en tant que directeur artistique. Le long métrage est une expérience à lui seul. La puissance de l’irrationalité des dessins tourne la tête des spectateurs, tout en les immergeant dans un monde à l’esthétique saisissante. L’oeuvre aux couleurs pastel qui en découle est complexe, et s’adresse néanmoins à un public extrêmement large. Les enfants y découvrent l’histoire du petit garçon au long nez, et les adultes ont la possibilité d’y jeter un oeil neuf pour découvrir les multiples facettes d’une histoire loin d’être simpliste.

Cette approche métaphysique du conte de Pinocchio est un régal. Sans être comparable à l’adaptation de Walt Disney, le film permet de découvrir une esthétique plurielle et une histoire extraordinaire. Bercé par une musique envoûtante, composée par feu Lucio Dalla, l’on se laisse volontiers happer par le pays merveilleux des jouets et engloutir par la baleine Monstro.
Charmante adaptation d’un conte de fées moderne, le Pinocchio d’Enzo d’Alo est une élégante réussite où le soleil de la Toscane se mêle à la poésie des illustrations animées. Les plus jeunes seront séduits, et les adultes ne pourront se défendre de l’être aussi.