Le 16 juillet 2020
Une jeune infirmière est chargée de s’occuper d’une comédienne qui a décidé de ne plus parler. Un des plus grands films du maître suédois, qui met en scène ses deux actrices favorites : Bibi Andersson et Liv Ullmann.


- Réalisateur : Ingmar Bergman
- Acteurs : Liv Ullmann, Gunnar Björnstrand, Bibi Andersson, Margaretha Krook
- Genre : Drame, Noir et blanc
- Nationalité : Suédois
- Distributeur : Carlotta Films
- Editeur vidéo : Opening
- Durée : 1h24mn
- Reprise: 10 octobre 2018
- Date de sortie : 21 décembre 1966

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Résumé : Dans une clinique, une comédienne célèbre, Elizabeth Vogler (Liv Ullmann) est soignée parce qu’elle s’est arrêtée de parler tout à coup lors des répétitions d’"Electre". On lui adjoint une infirmière personnelle Alma (Bibi Andersson).
Critique : Malade, Ingmar Bergman voyait en Persona sa dernière réalisation en forme de testament. Or, ce fut, au contraire, une œuvre de "renaissance" et sa première collaboration avec Liv Ullmann, qui partagera sa vie un moment.
Le long métrage s’ouvre sur un générique anxiogène, déstructuré, fait d’images disparates, violentes ou incongrues, un peu à la manière des films surréalistes. Ce préambule souligne la confusion mentale d’Elizabeth, actrice qui n’est pas privée de la parole, mais a "décidé" de ne plus parler, car elle ne souffre d’aucune pathologie, ni physique, ni mentale.
Sa rencontre avec Alma qui lui ressemble physiquement, mais est, en revanche, un véritable moulin à paroles, va créer une relation étrange, d’abord amicale, voire amoureuse, puis violente et vénéneuse.
Persona est certes une œuvre difficile, austère et dépouillée, mais aussi un modèle de cinéma. Seuls comptent les corps et les visages de ces deux femmes, magnifiés par la lumière du chef opérateur Sven Nykvist, parfois extrêmement différents, parfois confondus.
Bibi Andersson, habituée de l’univers du cinéaste, paraît lisse et simple. Son personnage dit souhaiter une vie ordinaire, elle est en fait une femme qui cache un drame très impactant. Liv Ullman, la nouvelle venue, sorte de faux double de Bibi Andersson, traverse l’histoire quasiment muette et semble se révéler à travers les propos d’Alma.
Réflexion sur le septième art, sur la forme, comme le fond, Persona est aussi une interrogation sur le métier de comédienne, et au final un hommage à la femme... aux femmes.
Le long-métrage est régulièrement classé dans les vingt plus grands films de tous les temps.
A son sujet, le réalisateur déclara : "Je sens aujourd’hui que dans Persona, je suis arrivé aussi loin que je peux aller. Et que j’ai touché là, en toute liberté, à des secrets sans mot que seul le cinéma peut découvrir."