Le 20 juillet 2022
Corsini poursuit son exploration des sentiments amoureux. Certes, son drame exhale un parfum de déjà-vu. Mais la présence de Kristin Scott Thomas ouvre des failles inattendues. Rien que pour elle, le film vaut d’être regardé.
- Réalisateur : Catherine Corsini
- Acteurs : Sergi López, Yvan Attal, Kristin Scott Thomas, Bernard Blancan
- Genre : Drame, Romance
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Durée : 1h25mn
- Date télé : 20 juillet 2022 20:55
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 12 août 2009
Résumé : Suzanne a la quarantaine. Femme de médecin et mère de famille, elle habite dans le sud de la France, mais l’oisiveté bourgeoise de cette vie lui pèse. Elle décide de reprendre son travail de kinésithérapeute qu’elle avait abandonné pour élever ses enfants et convainc son mari de l’aider à installer un cabinet. A l’occasion des travaux, elle fait la rencontre d’Ivan, un ouvrier en charge du chantier qui a toujours vécu de petits boulots et qui a fait de la prison. Leur attraction mutuelle est immédiate et violente et Suzanne décide de tout quitter pour vivre cette passion dévorante.
Critique : Le long métrage s’ouvre sur un drame et tout y ramènera par le simple effet du flashback. Le scénario s’embarrasse de cette structure d’autant plus maladroite qu’elle n’est absolument pas nouvelle et dévoile son soubassement tragique : la fatalité de l’amour se paie parfois au prix fort et nous allons vous dire pourquoi. Or, ne connaît-on pas la chanson depuis des siècles ? Toutefois, Corsini se hisse à quelques encablures de cette moraline : elle évoque à nouveau un personnage en quête d’émancipation, moins baroque que la vibrante Camille de La nouvelle Eve, dans la mesure où sa situation en fait une femme doublement piégée par sa condition de mère et de bourgeoise. Certes, l’organisation du foyer se détermine selon des scènes très attendues - le match de tennis remporté par l’aîné, les railleries des parents de Samuel, à table-. Mais le film introduit le ver marxiste dans la pomme d’amour : Suzanne s’éprend d’un ouvrier venu faire des travaux dans la propriété familiale et elle découvrira que, non contente d’être proscrite par la morale chrétienne, cette relation adultère est aussi prohibée par son appartenance de classe. Si bien que l’aveu immédiat de son aventure extra-conjugale à son époux acquiert une dimension symbolique et suscite une question : qui parle à travers cette sincérité spontanée ? Un être ou une condition ?
Il s’agit avant tout d’un remords lié à un sentiment de trahison vis-à-vis de l’ordre patriarcal. L’héroïne ne pourra s’en extraire que par une voie illégale.
A la maison, c’est Suzanne qui fait la cuisine. C’est aussi elle qui fait tomber le plat, lorsqu’une pensée lui rappelle l’amant dont elle est folle amoureuse. Samuel, lui, est conforme à son éthos de médecin, qui en rappelle un autre : Charles Bovary, lequel n’enfermait pas sa femme dans la chambre conjugale, mais subissait aussi les conséquences de sa morne compagnie. Son épigone moderne n’a évidemment pas sa richesse, d’autant que le jeu d’Yvan Attal, ne s’écartant jamais d’un savoir-faire proche du téléfilm, crée un décalage avec les variations plus infimes proposées par Kristin Scott Thomas. A elle seule, l’actrice creuse des sillons dans un tableau quelque peu figé, profilant le film qu’aurait pu être Partir, si son scénario avait été plus original, si, jusque dans les difficultés liées à son départ, le parcours de Suzanne n’était pas aussi prévisible.
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roger w 19 août 2009
Partir - la critique du film
Retour au drame passionnel pour Catherine Corsini qui signe un film un peu trop classique dans son déroulement. Son hommage à François Truffaut et notamment à "la femme d’à côté" est un peu trop évident. Toutefois, les acteurs et surtout KS Thomas sont formidables et font passer cette belle histoire d’amour fou comme une lettre à la poste.
Avatar 22 août 2009
Partir - la critique du film
Vous dites à propos de Suzanne : "Soudainement dans la peau d’une prolétaire vieillissante". Peut-être, mais alors à son corps défendant... plutôt contrainte, dirait-on, de jouer les prolos, et encore, de loin et vraiment pas longtemps... Ce fim m’a fait l’effet d’un gros feuilleton, cousu de fil blanc. Même si les acteurs sont bons... S. Lopez n’est pas à la fête, le pauvre, on ne sait presque rien de lui sinon qu’il a fait un peu de gnouf "pour des bricoles" (on est rassurés, comme dit l’autre), qu’il n’est très futé, enfin, il subit tout le long quoi... petit film peu surprenant, à mon sens... mais bon j’dis ça...
nani 28 août 2019
Partir - la critique du film
quel film ordinaire ! j’ai eu honte pour les 2 acteurs qui sont si bons dans d’autres films .
Rien d’original ds ce film , ni le scénario , ni la mise en scène, ni la photographie ni la musique honteusement empruntée au sublime film de Truffaut . Quel gâchis !
nani 29 août 2019
Partir - la critique du film
la partie droite des avis des films empiète à gche sur le texte des commentaires ’( excusez mon charabia ! )c’est regrettable
Jérémy Gallet 1er septembre 2019
Partir - la critique du film
"Soudainement dans la peau d’une prolétaire vieillissante" ? Je ne comprends pas, ce n’est pas dans le texte.