Retour du réalisateur d’Halfaouine, l’Enfant des Terrasses
Le 12 avril 2016
Sur fond de révolution tunisienne, un conte aux parfums d’Orient, à mi-chemin entre La Belle au Bois Dormant et Jack et le haricot magique.
- Réalisateur : Férid Boughedir
- Acteurs : Zied Ayadi, Sara Hanachi , Fatma Ben Saïdane
- Nationalité : Français
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 20 avril 2016
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Sur fond de révolution tunisienne, un conte aux parfums d’Orient, à mi-chemin entre La Belle au Bois Dormant et Jack et le haricot magique.
L’argument : Aziz, surnommé Zizou, jeune diplômé au chômage quitte son village des confins du Sahara pour monter à la capitale, Tunis, en quête d’un métier. Il devient installateur de paraboles de télévision sur les toits. Encore honnête et candide, il circule dans tous les milieux, des plus aisés aux plus démunis, des modernistes « branchés » aux partisans du régime despotique, ou aux opposants islamistes clandestins. Un jour, depuis les terrasses du beau village de Sidi Bou Saïd, il tombe fou amoureux d’une jeune fille qui semble séquestrée par un groupe de maffieux proches du pouvoir et à qui il rêve désormais de rendre sa liberté... Quand éclatent en Tunisie les prémices de la Révolution, qui va donner naissance dans toute la région aux espoirs fous d’un PRINTEMPS des peuples libérés, Zizou devient célèbre malgré lui. Par sa maladresse et sa naïveté, il traversera mille péripéties.
Notre avis :Plus de vingt ans après Halfaouine, l’enfant des terrasses et Un été à la goulette, le réalisateur tunisien Férid Boughédir revient avec un film ironique, entièrement basé sur des événements vécus. De manière originale, il nous révèle les réalités quotidiennes qui ont abouti à l’explosion du « Printemps arabe » .
(C) Zelig Distribution
Cinéphile et militant bénévole pour le développement du cinéma en Tunisie et en Afrique, il a subi la censure du régime de Ben Ali. En représailles à ces interventions visant à empêcher des coupes dans le film de l’un de ses confrères, tous ses projets de cinéma ont été bloqués par le Ministère de la Culture. Il tient donc à profiter de cette liberté revenue (pour combien de temps ?) pour rendre hommage à ce peuple tunisien qu’il décrit comme pragmatique et gentil, bien loin des images de violence systématiques, trop souvent accolées au monde arabo-musulman, ces derniers temps. Pour le représenter, il crée le personnage de Zizou, à l’âme d’enfant, à la découverte d’un monde, loin d’être idyllique et des femmes, qui ne sont pas forcément toutes comme il les a rêvées.
Le jeune Zied Ayadi, tout de candeur et de charme, fait merveille dans ce rôle de candide au sourire angélique, aux vêtements démodés et au chapeau cabossé. Il est le clown, abandonné au milieu d’un cirque où chacun n’a de cesse de le ridiculiser, de le manipuler, de le tromper. Mais il s’en moque. Sa foi en la bonté humaine est telle qu’elle le pousse à toujours avancer, prouvant ainsi que les vrais héros ne sont pas toujours ceux qui le prétendent. Après être passé pour l’idiot du village, il sera acclamé par son peuple, en compagnie de sa belle qu’il a sauvée de sa geôle. Un vrai personnage de fable qui crée immédiatement l’empathie auprès des enfants que nous sommes tous restés.
(C) Zelig Distribution
Pour éveiller l’imaginaire nécessaire à la bonne appréciation du conte, il est bien évident que les personnages se doivent d’être hors normes. Est-il, pour autant, utile de pousser jusqu’à la caricature ? C’est pourtant cette voie qu’a choisi le cinéaste pour nous dresser un portrait quelque peu manichéen de la société tunisienne : d’un côté, « les pauvres », vivant dans un quartier miséreux dépeints comme de joyeux voleurs ou de sympathiques magouilleurs, pendant que dans leurs belles villas aux volets bleus de Sidi Bou Saïd, « les riches » se transforment en despotes, accompagnés de femmes capricieuses, lascives quand elles ne sont pas totalement nymphomanes. Un portrait plus nuancé nous aurait sans doute permis de nous attacher davantage à ces hommes et à ces femmes. Il n’en reste pas moins un film coloré (tant au niveau des images que du thème), tendre et chaleureux qui, à peu de choses près, arriverait à nous faire croire qu’ainsi que nous le disait déjà Jean Yanne, « tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil ».
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