Notes. Tome 9. Peu d’Or et Moult Gueule - La chronique BD.

Résumé : il n’est pas facile de "raconter" un tel album, recueil de "billets d’humeur", de notes de blog toutes plus hétéroclites les unes que les autres, même si pour chaque volume, l’auteur essaye plus ou moins artificiellement de créer une sorte de fil conducteur de l’ouvrage.

Nous retrouvons donc Boulet, alias Gilles Roussel, auteur de BD trentenaire, parisien et roux (oui oui, comme le Diable, mais ça n’a aucun rapport), qui se pose, encore et toujours, pléthore de questions : pourquoi le bouchon d’un stylo, à l’instar de celui d’un tube de dentifrice, se détache encore et donc se perd, à l’aube du troisième millénaire ? Pourquoi les douches des hôtels sont-elles si agressives ? Que deviennent les vieux ouvriers du Père Noël maintenant que la mode des jouets en bois sculpté n’est plus ? Comment faire face à ses fantasmes ? etc etc etc..... rajoutons-y un compte rendu dessiné de son voyages aux USA, un autre de son expérience "en apesanteur" (mais sans Calogero, pitié) durant un vol parabolique en avion, plus quelques petites choses plus anecdotiques, et on se retrouve face à un ensemble de choses totalement indescriptibles, propre à rendre fou à lier le moindre chroniqueur BD désireux de se livrer à son apostolat.

Notre avis : "c’est pas parce que c’est indescriptible que c’est mauvais", comme le disait l’inventeur de la bouillabaisse. Et pourtant, l’exercice est périlleux : prendre les instantanés que sont les notes de blog, et en faire un pavé de 191 pages dont la cible privilégiée sera le lecteur du blog, qui connaît déjà tout ça.

Indigeste, nous direz-vous ? Que nenni. Si votre humble serviteur avait le loisir d’utiliser la première personne du singulier dans ses chroniques, il vous narrerait, avec des larmes dans la voix, le jour où il a découvert le blog de Boulet, et surtout le WEEK-END COMPLET qui a suivi à rattraper le temps perdu. "Sale no-life crasseux", rétorquerez-vous, sans que l’on puisse même vous en vouloir ? Nullement. Boulet se lit et se relit, sans fatigue apparente, car tout d’abord, il parle de tout ce qui lui passe par la tête, touchant du geek au scientifique, en passant par le philosophe.

De fait, ses centres d’intérêt, sont innombrables, ce qui empêche toute lassitude. Et surtout, Boulet, c’est nous, c’est vous, c’est tout le monde : nous pouvons tous, à un moment donné, nous identifier sans effort. Et comme en plus le dessin suit, se faisant tour à tour caricatural, lâché, ou ultra-travaillé (avec plein de petits traits), pourquoi bouder son plaisir ?