Noor - Çağla Zencirci & Guillaume Giovanetti - critique

Critique : Réalisé par deux cinéastes auteurs de plusieurs documentaires, Noor s’apparente à ce nouveau genre au carrefour de la fiction et du documentaire, dont le cinéma contemporain semble se nourrir depuis quelques années. Noor est interprété... par Noor qui lui-même a appartenu aux Kushras, cette caste composée majoritairement de transsexuels. Les auteurs dévoilent ainsi tout un pan méconnu de la culture pakistanaise, avec des thèmes (l’émasculation, le travestissement, la quête du genre), que l’on pouvait croire tabous dans cette société.

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Rejeté par ses pairs, conduisant un camion volé aux allures de bonbonnière roulante et cherchant sa place au sein d’une société qui l’ignore plus qu’elle ne le rejette, Noor est un beau personnage de marginal en quête de vie amoureuse et de stabilité familiale et sociale. C’est là où le réalisme documentaire se trouve mêlé à la finesse d’une fiction réaliste minimaliste mais attachante, et qui a les attraits d’un conte initiatique aux accents lyriques et fantastiques, quand notre personnage se met en tête de chercher une miraculeuse vallée de fées apte à viriliser son corps et son visage imberbes. Le beau road movie qui défile sous nos yeux est aussi un film musical prenant, d’une délicate sensualité dans la séquence finale. Des auteurs à suivre.