Le 30 juillet 2012

- Réalisateur : Chris Marker
- Voir le dossier : Nécrologie
Chris Marker est décédé le jour de son 91e anniversaire. Il restera comme l’une des personnalités les plus fortes et singulières du cinéma français.
Chris Marker, référence majeure pour la cinéphilie mondiale, vient de nous quitter. Il restera comme l’un des auteurs les plus intransigeants du cinéma français, de la trempe des Bresson et Rohmer avec qui il partageait le goût de la discrétion et du refus de la médiatisation. Il a été éditeur, photographe, producteur, vidéaste, et surtout... artiste et cinéaste. Auteur de films mêlant approche documentaire, fiction, force poétique et engagement politique, Chris Marker est révélé avec Les statues meurent aussi (1953), court métrage coréalisé avec Alain Resnais. Ce format lui sied, et d’autres réussites suivront, à l’instar de Junkopia (1981), César du meilleur court métrage. En 1962, La jetée, essai de science-fiction, devient rapidement culte, et inspirera L’armée des 12 singes à Terry Gilliam. L’année suivante, Le joli mai (avec Montand et Signoret) est primé à Venise. En 1967, il participe, avec Jean-Luc Godard, Agnès Varda et Joris Ivens, au film collectif Loin du Vietnam réalisé contre l’intervention des Etats-Unis en Asie du Sud-Est. Grand voyageur, Chris Marker trouve l’inspiration dans ces splendides poèmes visuels que forment Lettres de Sibérie (1957), Sans soleil (1983), primé à Berlin ; ou encore Level Five (1997), fascinant jeu narratif autour de la bataille d’Okinawa. « Son œuvre a suivi et épousé la deuxième moitié du XXe siècle en se tenant à la bonne distance des événements historiques qui ont bousculé le monde », ont déclaré Serge Toubiana et Costa-Gavras.