Mort d’un pourri - Georges Lautner - critique

Critique : La France des années Giscard d’Estaing connaît de gros remous en matière de scandales politico-financiers. L’acteur-producteur Alain Delon choisit le réalisateur Georges Lautner (Les tontons flingueurs, Le professionnel) pour mettre en scène un film policier sur fond de pots-de-vin. Dans ce film où il interprète le rôle principal, le producteur Alain Delon se donne le beau rôle du justicier sans peur et sans reproche. Il joue Xavier Maréchal, un homme intègre souhaitant connaître l’identité du tueur de son ami député. Alors que le long métrage n’a de cesse de critiquer la puissance de l’argent roi avec des politiques et industriels crapuleux, de son côté Xavier Maréchal ne mange jamais de ce pain-là. Au fur et à mesure que l’enquête avance, le spectateur comprend que le héros est embarqué dans un scandale politico-financier de grande ampleur. Disposant d’un scénario très riche, le film multiplie les scènes d’action (excellentes cascades de l’équipe de Rémy Julienne), de bravoure, les trahisons.
Sans compter la distribution quatre étoiles avec, outre un Alain Delon particulièrement charismatique, d’excellents seconds rôles comme Maurice Ronet, Stéphane Audran, Michel Aumont, Jean Bouise et Daniel Ceccaldi.
Voilà un film typique des années 1970, qui est réjouissant à regarder et s’avérait prémonitoire, les scandales politiques ayant été nombreux par la suite.

Le test Blu-ray

Une belle édition qui fait honneur au Blu-ray et bénéficie d’un bonus exclusif.

Les suppléments
Le principal bonus de cette édition est un documentaire de 27 minutes, intitulé L’homme seul, qui a été commandé, en 2014, par Pathé. Sur fond d’images d’archives et d’extraits du film, le journaliste Olivier Rajchman analyse Mort d’un pourri avec beaucoup d’à propos. Il revient également sur l’arrière-plan politique de l’époque, sur la difficile relation entre Georges Lautner et l’acteur-producteur Alain Delon, ou encore sur le choix des acteurs. Voilà un excellent complément au film.
On a droit également au film annonce d’une durée de 2 minutes.

L’image
L’image a été restaurée par l’éditeur en 2013. Elle est belle, sans défaut particulier. Toutefois, on est plus impressionné par la restauration effectuée sur les "Monocle" de Lautner, que l’éditeur sort également en Blu-ray, en parallèle.

Le son
Il est proposé en mono DTS-HD master audio. La restauration permet une pureté de son qui rend la bande originale de Philippe Sarde d’autant plus marquante.
À noter la très bonne initiative de l’éditeur qui permet de suivre Mort d’un pourri en audiovision mais aussi de disposer de sous-titres pour sourds et malentendants.