Always look on the bright side of life
Le 22 janvier 2020
Le Nouveau Testament selon les Monty Python, dans un humour nonsensique et délirant qui n’a jamais trouvé d’équivalent. Divinement drôle.
- Réalisateur : Terry Jones
- Acteurs : John Cleese, Terry Jones, Eric Idle, Michael Palin, Terry Gilliam, Graham Chapman
- Genre : Comédie, Péplum, Parodie
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Orion Pictures Corporation
- Durée : 1h33mn
- Titre original : Monty Python's Life of Brian
- Date de sortie : 8 avril 1980
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Résumé : En l’an 0, en terre de Galilée, Mandy et son bébé Brian reçoivent la visite des Rois Mages un beau soir de décembre. Ceux-ci, s’apercevant de leur erreur, remballent prestement leurs présents et filent dans l’étable voisine. Hélas, Brian a tiré le mauvais numéro...
Notre avis : La France a eu son Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ, le Royaume-Uni a eu La vie de Brian - la comparaison s’arrête là et va nettement en faveur du second, bien plus classe que les pitreries de Coluche et de Jean Yanne... Après le triomphe de leur Sacré Graal ! en 1975, les plus anglais des comiques anglais s’attaquent de nouveau à une page d’Histoire et de légendes : leur adversaire du jour n’est rien moins que la Bible, à laquelle ils tordent joyeusement le cou. Leur projet est d’abord de relater à leur sauce la vie de Jésus ; prévoyants et malins, Terry Jones et sa bande contournent la satire religieuse trop attendue (et la polémique avec) en suivant plutôt les aventures d’un de ses concitoyens, Brian de Nazareth, qui connaît un destin sensiblement parallèle, celui d’un pauvre type embrigadé par hasard dans la lutte contre l’envahisseur romain et pris pour un prophète, à son insu. Nanti de moyens non négligeables, leur nouvel opus s’appuie sur une base scénaristique plus rigoureuse que leur film précédent et démarre sur les chapeaux de roue, les premières minutes constituant sans doute l’une des ouvertures les plus drôles et les plus insolentes de l’histoire du 7e Art (ou comment les Rois mages, arrivés en terre de Galilée pour honorer le fils du Christ, se gourent d’étable et atterrissent chez la mère de Brian, une mégère cupide et hystérique). A leur habitude, Terry Jones, Graham Chapman, John Cleese, Eric Idle, Terry Gilliam et Michael Palin interprètent chacun une vingtaine de rôles, dans une valse de personnages et de postiches tous plus délirants les uns que les autres : un Ponce Pilate qui zozote, des femmes à barbe amatrices de lapidation, des prêtres fanatiques, des commandos terroristes et syndicalistes, une bande de crucifiés rigolards...
- Copyright Carlotta Films
La suite endiablée de gags débiles et de situations absurdes, cette touche délicieusement non-sensique qui caractérise l’humour des Monty Python, trouvent ici une légitimité et une force dévastatrice, faisant de La vie de Brian une charge absolument énorme contre les obscurantismes de toute sorte et de tous bords, les clivages créés par la religion (catholique) et par le pouvoir (romain). Pourtant, le film ne porte aucun étendard politique, plus soucieux de faire pisser de rire ceux d’en face que de leur asséner un quelconque message - ce qui est, bien entendu, la meilleure manière de rendre leur satire la plus efficace possible. Et tant mieux s’il faut puiser pour cela dans une ribambelle d’allusions salaces, de jeux de mots à deux sesterces ou de trucages foireux (ici une soucoupe volante de série Z, surfant sur le succès tout frais de La guerre des étoiles lors d’une scène éclair). Les Monty Python osent tout et n’ont peur de rien, ni du poussif ni du graveleux, uniquement guidés par une logique maîtresse, celle de l’éclat de rire ininterrompu. Les six larrons étant des experts en la matière, la recette fonctionne à bloc et délivre des séquences cultissimes : une lapidation incontrôlée (« Jéhovah ! Jéhovah ! »), une course-poursuite entre Brian et sa horde de disciples abrutis (« Il a laissé sa sandale ! C’est un signe qu’il nous envoie ! »), ou encore ce final sublime où des condamnés à mort crucifiés sifflotent et chantonnent leur joie de vivre (l’une des conclusions... les plus drôles et les plus insolentes de l’histoire du 7e Art !). Cette dernière scène, au son inoubliable de Always look on the bright side of life, résume à elle seule tout le credo des Monty Python : chanter et rire de tout, de la mort, de la vie, de l’absurdité du monde et des hommes, avec le même entrain et la même bonne humeur indéboulonnables. La plus belle des leçons et des religions, celle du l’humour en somme, où les Monty, c’est bien connu, se débrouillent comme des dieux.
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