Le 4 octobre 2024
Cette seconde adaptation d’un roman de Simenon est l’une des meilleures réussites de Patrice Leconte, qui trouve un équilibre entre ambiance contenue et lyrisme. Michel Blanc y trouve l’un de ses grands rôles.
- Réalisateur : Patrice Leconte
- Acteurs : Sandrine Bonnaire, Michel Blanc, Cristiana Reali, Luc Thuillier, André Wilms
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Romance, Remake
- Nationalité : Français
- Distributeur : UGC Distribution
- Durée : 1h20mn
- Date télé : 5 octobre 2024 21:00
- Chaîne : Paris Première
- Date de sortie : 24 mai 1989
- Festival : Festival de Cannes 1989
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Résumé : M. Hire vit depuis des années dans le même appartement, ni pauvre ni riche. Il attend. Alice, qui loge dans un studio juste en face, se rend brusquement compte qu’il l’observe depuis des mois. Il sait tout d’elle et en tombe amoureux, alors qu’Alice est éprise d’Émile et prête a tout pour le protéger.
Critique : Produit par Philippe Carcassonne et René Cleitman, Monsieur Hire avait été sélectionné en compétition officielle cannoise 1989. Il s’agit de la seconde version cinématographique des Fiançailles de Monsieur Hire de Georges Simenon. Le roman avait déjà été (brillamment) porté à l’écran avec Panique (1947) de Julien Duvivier, écrit par Charles Spaak et interprété par Michel Simon, Viviane Romance et Paul Bernard. Plus de quarante ans après ce fleuron de la noirceur d’après-guerre, Patrice Leconte se frottait à son tour au matériau littéraire d’origine, à l’aide de son coscénariste Patrick Dewolf. Le résultat est tout aussi saisissant, et ce d’autant plus que Leconte était jusque-là surtout connu pour des comédies populaires, malgré la teinte dramatique amorcée dans Tandem (1987). Monsieur Hire apparaît rétrospectivement comme sa plus grande réussite, avec Ridicule (1996). Le récit reprend la trame de Simenon (et du film de Duvivier). Monsieur Hire (Michel Blanc) est ainsi ce misanthrope antipathique qui suscite la haine dans son immeuble et son quartier, et se voit soupçonné du meurtre d’une jeune femme. Harcelé par un inspecteur cynique (André Wilms), Hire passe ses journées et soirées à épier sa voisine Alice (Sandrine Bonnaire), laquelle a pour petit ami Émile (Luc Thuillier), qui pourrait lui-même être lié au meurtre dont il est question.
Leconte brosse le portrait saisissant d’un être en marge tenté par l’amour de la dernière chance, mais guère dupé par ses illusions, son intelligence n’ayant d’égale que celle d’Alice, manipulatrice mais peut-être éprouvant une réelle compassion voire attirance pour cet étrange voisin. Emblématique d’une nouvelle « qualité française » post-Nouvelle Vague, Monsieur Hire est un long métrage réellement envoûtant, qui oscille entre un ton tout en retenue et un lyrisme vertigineux, amplifié par la partition musicale de Michael Nyman, extraite du Quatuor pour piano et cordes numéro 1 de Brahms. En même temps, Leconte revisite des références du septième art : le voyeurisme de Hire fait écho à ceux de James Stewart dans Fenêtre sur cour et Anthony Perkins dans Psychose, tout en annonçant celui d’un Michel Serrault dans Mortelle randonnée. Le film regorge de séquences mémorables, à l’instar des confidences de Hire dans un hammam dont on découvre qu’il s’agit d’un bordel, passage qui permet de confirmer la réelle fragilité du personnage. Et bien évidemment, l’œuvre doit beaucoup à Michel Blanc dont la carrière avait amorcé un virage à partir de Tenue de soirée : un Michel Blanc spectral, à la fois inquiétant et pathétique, désormais loin de l’image qui était la sienne depuis Les bronzés ou Ma femme s’appelle reviens. Nommé au César du meilleur acteur, il fut battu par Philippe Noiret dans La vie et rien d’autre. Mais le film, par ailleurs Prix Méliès 1989, remporta le César du meilleur son, décerné à Dominique Hennequin et Pierre Lenoir. Patrice Leconte enchaîna avec Le mari de la coiffeuse (1990), avec Jean Rochefort.
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