Par toi, lumière et couleur !
Le 24 septembre 2013
Un projet enfanté dans la douleur qui porte en son sein les dissonances du monde et ses espoirs avortés.
- Réalisateur : François Dupeyron
- Acteurs : Jean-Pierre Darroussin, Céline Sallette, Grégory Gadebois
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Durée : 2h04mn
- Date de sortie : 25 septembre 2013
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Un projet enfanté dans la douleur qui porte en son sein les dissonances du monde et ses espoirs avortés.
L’argument : Frédi a perdu sa mère. Cette dernière lui a transmis un don, dont il ne veut pas entendre parler. Mais il se trouve peu à peu contraint de reconnaître que ses mains guérissent…
Notre avis : Sur une route du bord de mer, Frédi chevauche sa moto. Le nez au vent, le pied ferme, ses lunettes noires vissées sur le nez et son blouson en cuir sur le dos, on devine le bonheur de cet homme de sentir les embruns chatouiller sa nuque et la vitesse de sa course griser ses sens. La voix éraillé de Nina Hagen flotte dans les airs et rien ne pourrait avoir plus d’importance. Lorsque le moteur de l’engin arrête de vrombir et la musique s’arrête, cet instant fugace de bien-être est englouti dans les limbes de la vie. Frédi se retrouve confronté aux autres.
En adaptant son propre roman, Chacun pour soi, Dieu s’en fout, François Dupeyron fait un choix de simplicité dans sa mise en scène, en soulevant des thèmes psychanalytiques qui auraient rapidement pu se révéler indigestes le cas échéant. Non pas que le long-métrage fasse montre d’une légèreté quelconque... En sont les témoins sa durée fastidieuse, ses références intellectualistes et ses prises de vues sentencieuses. Malgré celà, jamais la voix du cinéaste ne se charge de complaisance. Tout au plus y distingue-t-on plutôt une nostalgie sourde, les regrets d’une époque. Mon âme par toi guérie est son spleen. Peut-être est-ce d’ailleurs pour cela qu’il emprunte à Charles Baudelaire le titre de son film, tiré du poème Chanson d’après-midi.
Le long-métrage n’emportera probablement pas l’adhésion générale. On y devine trop d’aversion dans les contrastes de ses teintes, trop de douleur dans les formules de ses protagonistes et trop de morgue à l’égard des sceptiques. Il s’agit d’une oeuvre qui appelle à une abnégation, un don de soi de la part de celui qui le visionne. Mon âme par toi guérie charrie avec lui tous les soucis de production qu’à rencontré François Dupeyron lors du processus : les rejets qu’il a enduré de la part des distributeurs, les rebuffades grossières de la part des chaînes de télévision.... Ses désillusions se sont appropriées la pellicule et de chaque plan suinte son dégoût des autres. Frédi peut guérir les corps, et le metteur en scène se sait capable de guérir les âmes. Pourquoi ne le laisse-t-on pas exercer ?
Les acteurs sont consciencieux, le directeur de la photographie Yves Angelo s’échine à capter au mieux une atmosphère hors du temps, la bande-sonore est plus que qualifié pour étoffer le propos (on y retrouve d’ailleurs avec délice les compositions de Vanupié, artiste du métro parisien)... Pourtant, rien n’y fait. Mon âme par toi guérie est d’une épaisseur et d’une pénibilité sans égale. Cela n’en fait pas un mauvais film, mais plutôt le témoignage d’une époque qui vibre au diapason du monde.
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