Le 14 mars 2012
- Acteur : Michel Duchaussoy
- Voir le dossier : Nécrologie
Michel Duchaussoy est mort dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 73 ans.
Dans son ouvrage Les seconds rôles du cinéma français : grandeur et décadence (2012), Serge Regourd désigne Michel Duchaussoy comme le digne héritier des Carette, Dalio, Le Vigan, Blier et autres Berry, seconds rôles de légende du cinéma français. Mais comme tant d’autres (Lonsdale, Denner...), l’acteur eut la malchance de commencer sa carrière à une époque où les héritiers de la Nouvelle Vague autant qu’un certain cinéma commercial préfèreront le culte de l’auteur ou de la star à la mise en avant de comédiens de caractère. Sociétaire de la Comédie-Française de 1967 à 1984, Il y joue des auteurs très variés, de Beaumarchais à Giraudoux. Au cinéma, c’est Claude Chabrol qui lui offre ses plus beaux rôles : les policiers de La femme infidèle (1968) et La rupture (1970) ; et surtout le père endeuillé de Que la bête meure (1969), où il partage l’affiche avec Jean Yanne. Tour à tour rassurant ou inquiétant, mais d’une imparable élégance, il s’impose comme un visage familier du grand écran : on le voit ainsi dans Femmes femmes (P. Vecchiali, 1974), Fort Saganne (A. Corneau, 1984), La vie est rien d’autre (B. Tavernier, 1989 ; rôle du Général) ; Milou en mai (L. Malle, 1990 ; nomination aux César), La veuve de Saint-Pierre (P. Leconte, 2000 ; rôle du gouverneur), Amen (Costa-Gavras, 2002 ; rôle du cardinal) ou L’instinct de mort (J-F. Richet, 2008 ; rôle du père de Mesrine). En 2003, il obtient le Molière du meilleur comédien dans un second rôle pour Phèdre, mis en scène par P. Chéreau. Artiste fin et distingué, Michel Duchaussoy n’était pas une star mais un véritable ouvrier du spectacle, dont la modestie et le talent honorent le 7e art et le théâtre.
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