Allo maman bouh bouh
Le 13 mai 2013
Le premier long métrage de Andres Muschietti produit par Guillermo Del Toro est en possession de beaux arguments pour ravir et surtout faire frémir les amateurs de cinéma de genre. Retour sur le grand prix du festival de Gérardmer 2013.
- Réalisateur : Andres Muschietti
- Acteurs : Jessica Chastain, Nikolaj Coster-Waldau, Megan Charpentier
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Espagnol, Canadien
- Durée : 1h40mn
- Titre original : Mama
- Date de sortie : 15 mai 2013
- Festival : Gérardmer 2013
Le premier long métrage de Andres Muschietti produit par Guillermo Del Toro est en possession de beaux arguments pour ravir et surtout faire frémir les amateurs de cinéma de genre. Retour sur le grand prix du festival de Gérardmer 2013.
L’argument : Il y a cinq ans, deux soeurs, Victoria et Lily, ont mystérieusement disparu, le jour où leurs parents ont été tués. Depuis, leur oncle Lucas et sa petite amie Annabel les recherchent désespérément. Tandis que les petites filles sont retrouvées dans une cabane délabrée et partent habiter chez Lucas, Annabel tente de leur réapprendre à mener une vie normale. Mais elle est de plus en plus convaincue que les deux soeurs sont suivies par une présence maléfique…
Notre avis : La genèse de Mama débute par un court métrage éponyme d’une esthétique morbide si séduisante que Guillermo Del Toro décida de donner sa chance au cinéaste Andres Muschietti en produisant son adaptation en long métrage. La difficulté première de ce genre de pari est surtout d’éviter d’alourdir les propos pour ne pas noyer les ingénieuses idées de départ en passant à ce format. Alors inutile de tourner plus longtemps autour du pot, sachez que la mission est accomplie avec brio. Nous irons même jusqu’à dire que l’oeuvre en ressort transcendée.
Le point de départ de cette ghost story s’articule autour de deux petites filles dont les parents furent tués, et qui parviennent à survivre dans une cabane isolée au milieu des bois grâce à une mystérieuse entité spectrale. Après cinq longues années de recherche, elles sont finalement retrouvées et prises sous l’aile de leur oncle. Ce dernier tentera de les réadapter tout doucement à la vie normale. La tâche ne sera pas une mince affaire car les jeunes filles aux airs de petites sauvageonnes ont pris pour figure maternelle la présence fantomatique qu’elles surnomment "mama". Il est d’ailleurs intéressant de voir tout au long du film la dualité s’intensifier entre Annabel (Jessica Chastain), la compagne de leur oncle, et mama afin d’assurer chacune à leur façon la protection des enfants. La mise en scène sobre mais admirablement maîtrisée parvient à susciter de solides moments de frayeur lors des diverses apparitions fantômatiques (visuellement très réussies au passage).
Mais si on meurt de trouille c’est aussi grâce à l’atmosphère baroque et envoûtante qui s’en dégage notamment lors des scènes où l’on relate des histoires et souvenirs du passé. Au niveau de la distribution, les jeunes actrices Mélissa Nélisse et Megan Charpentier nous livrent une prestation très émouvante pour leur âge, en particulier lors du dernier acte qui se conclura sur une note poignante, à la portée lyrique (signalons que la bande-son aboutie signée Fernando Velázquez libère beaucoup d’ampleur lors de cette scène finale très intense). On pourra certes reprocher au film quelques facilités scénaristiques comme un psychiatre qui accompagne les gamines un peu trop multi-tâches ou bien l’oncle sorti de nulle part pour participer au dernier acte, reste qu’au final, pour sa première incursion dans le long métrage, Andres Muschietti réalise une véritable petite prouesse et accouche avec Mama d’une oeuvre dont la plus belle des qualités est de parvenir à toucher notre corde sensible autant que de nous effrayer. Rarement un film de fantôme n’aura réussi à associer aussi intensément la beauté macabre, l’angoisse et l’émotion.
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Frédéric Mignard 20 mai 2013
Mama - la critique
Artifices et poésie fantastique balisés pour un film d’épouvante américano-ibérique sans surprise.
roger w 28 mai 2013
Mama - la critique
Bien péteux que ce tout petit film qui tente de nous faire peur à grands coups de "bouh fais-moi peur". Au bout de vingt minutes, le spectateur comprend qu’il ne se passera rien durant la totalité d’un long-métrage dont on découvre le twist final près d’une heure avant les personnages.