Le 26 novembre 2023
Faux film, mais vrai festival d’acteurs et de bons mots audiardiens, Les tontons flingueurs est un totem moisi qui exalte l’humour viriliste.


- Réalisateur : Georges Lautner
- Acteurs : Francis Blanche, Lino Ventura, Claude Rich, Jean Lefebvre, Venantino Venantini, Robert Dalban, Philippe Castelli, Dominique Davray, Pierre Bertin, Paul Mercey, Sabine Sinjen, Jacques Dumesnil, Horst Frank, Charles Regnier
- Genre : Comédie, Noir et blanc
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Editeur vidéo : Gaumont/Columbia/Tristar Home Video
- Durée : 1h45mn
- Date télé : 26 novembre 2023 21:10
- Chaîne : France 2
- Box-office : 3.321.121 entrées France / 1.041.486 Paris Périphérie
- Date de sortie : 27 novembre 1963

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Résumé : Sur son lit de mort, le Mexicain fait promettre à son ami d’enfance, Fernand Naudin, de veiller sur ses intérêts et sa fille Patricia. Fernand découvre alors qu’il se trouve à la tête d’affaires louches dont les anciens dirigeants entendent bien s’emparer. Mais, flanqué d’un curieux notaire et d’un garde du corps, Fernand impose d’emblée sa loi. Cependant, le belle Patricia lui réserve quelques surprises !
Critique : Les tontons flingueurs, c’est un peu comme le fromage, la tour Eiffel ou le Bordeaux. Un totem national, la quintessence de l’"esprit français" qui tient en deux termes : Michel et Audiard. Que Lautner soit le réalisateur de cette parodie de films noirs, tout le monde s’en fout, en fait, puisque ce qu’on retient du long métrage, ce sont les fameux bons mots du célèbre dialoguiste, devenus des formules proverbiales pour les thuriféraires d’une France gaullienne, où l’on pouvait appeler les femmes "mon p’tit", en les prenant par le bout du menton, aux fins de leur prodiguer quelques leçons de morale salvatrices. Ainsi, Mademoiselle Patricia, qui fricote sur les airs dansants du compositeur Michel Magne, fait partie de cette jeunesse frivole, inconséquente, à laquelle il faut tout apprendre, et l’on comprend pourquoi certains réactionnaires tressent encore aujourd’hui des lauriers à cette pochade médiocre, qui n’existe que par son verbe viril (d’art cinématographique, il n’est nullement question).
D’ailleurs, quand la phrase ne frappe pas, les poings prennent le relais sous forme de bourre-pifs que le stupide Raoul encaisse comme des réponses à ses rodomontades. S’étonnera-t-on que la scène de la cuisine, devenue aussi célèbre que la Joconde, constitue l’acmé de cet entre-soi gaulois où l’on devise en bâfrant, après avoir sèchement révoqué une femme d’une formule lapidaire -"touche pas au grisbi, salope"- ? Qu’on se le dise : l’humour ne restera qu’une affaire de mecs.
Saturé de formules, aussi périmé que ses ganaches, Les tontons flingueurs est vraiment le doudou moisi des nostalgiques ringards.