Rats les pâquerettes
Le 27 mars 2016
Un sommet du nanar post-nuke des années 80 tourné par l’un des papes du Z transalpin. Crise de rire garantie !
- Réalisateur : Bruno Mattei
- Acteurs : Ann-Gisel Glass, Ottaviano Dell’Acqua , Massimo Vanni , Gianni Franco
- Genre : Épouvante-horreur, Nanar, Post Nuke
- Nationalité : Italien
- Durée : 1h38mn
- Titre original : Rats - Notte di terrore
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 18 juillet 1984
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Un sommet du nanar post-nuke des années 80 tourné par l’un des papes du Z transalpin. Crise de rire garantie !
L’argument : Deux cents ans après le lancement de la dernière bombe atomique, un groupe de personnes affamées s’introduit dans un bâtiment d’une ville abandonnée. Le groupe est alors attaqué par des rats géants et également affamés...
Notre avis : Au tout début des années 80, à l’heure où le sous genre post-apocalyptique connaît une période faste suite à la sortie des deux premiers Mad Max et de New York 1997, le bis italien flaire vite l’aubaine et décide de calquer la recette en lançant une bonne pelleté de productions bon marché du même acabit (citons pèle-mêle 2019 après la chute de New York, Le gladiateur du futur, Les nouveaux barbares et autres 2020 Texas Gladiators). Bruno Mattei y va quant à lui de son Rats - Notte di terrore alias Les Rats de Manhattan connu également sous un second titre (Les Mutants de la 2ème Humanité) au moment de sa distribution française. Au carrefour entre le post-nuke à la Mad Max, le film d’attaque animal et l’horreur craspec à la Fulci, Les Rats de Manhattan nous envoient en l’an 225 après la bombe. Pour nous faire croire à ce spectacle de fin du monde et en bon partisan du moindre effort, Mattei use de stocks shots du parc national de Monument Valley, de trois pauvres iguanes et d’une vieille carrière en gravas traversée par des bolides customisés à la boîte de conserve. Passée cette ouverture risible, la horde motorisée fait escale dans le bâtiment d’un petite ville désaffectée (le Manhattan du titre auquel on ne croit évidemment jamais).
Vient alors le moment de découvrir nos protagonistes trimballant fièrement leurs sobriquets ridicules : Taurus, Video, Chocolat, Lucifer, Deus, pour les plus éloquents. Mais le plus drôle intervient quand ces derniers, tous interprétés par des comédiens à la ramasse, commencent à ouvrir la bouche pour en laisser échapper des lignes de dialogues tout bonnement pathétiques qui semblent avoir été écrites par un enfant de 8 ans. Le doublage français d’une nullité record ne fait que renforcer davantage l’amateurisme de l’écriture et avouons que cela tourne rapidement au pain bénit pour tout amateur de nanars (quand on entend ces personnages parfaitement crétins parler de « Rattus norvegicus », « fantasmagorie » ou de « risque de collapsus », c’est à s’en exploser les abdos de rire !).
Pour ne rien arranger, la direction artistique calamiteuse offre elle aussi quelques moments génialement ridicules, en particulier lorsque le casting féminin se met à pousser des hurlements de terreur d’une fausseté d’exception. Confiné à l’intérieur du bâtiment, vestige d’un centre de recherches, la petites troupes va devoir se confronter à des centaines de rats bien décidés à les grignoter comme un vulgaire bout de gruyère.
Au cœur de cette lutte déséquilibrée, là encore, il y a matière à sourire, ne serait-ce que pour ce plan où déambule devant nos yeux ébahis une armée de rats en plastoc. Pour le reste des séquences, Mattei aura quand même employé de vrais rongeurs, mais le hic, c’est qu’ils ont trop souvent l’air inoffensifs, gambadant sur le sol comme de vulgaires animaux de compagnie quand les pauvres ne sont pas carrément balancés à la tête de leurs victimes (probablement à l’aide d’une pelle) pour simuler une attaque fulgurante ou qu’ils finissent remplacés par une effroyable marionnette cheap sur un plan fugace. Il faut bien avouer que ce n’est pas crédible pour un sou et qu’il s’agit de loin, de l’une des pires approches envisageable pour tenter de nous ficher la pétoche. D’ailleurs, on signalera que même l’apparition de quelques cadavres affreusement mutilés fait pschitt.
Enfin, la réalisation lymphatique nourrie aux cadrages ingrats (du Mattei pur jus en somme) et les incohérences particulièrement savoureuses (mais pourquoi ne pas simplement s’enfuir en courant une fois dans la rue ?) se chargeront de nous achever. C’est éreinté par une dernière demi-heure qui tire inutilement en longueur que l’on quittera nos rares survivants sur un twist faisant office de clin d’œil sympa au titre Les Mutants de la 2ème Humanité. À l’arrivée, ce morceau peu rât-goutant du bis italien des eighties conserve encore aujourd’hui son pouvoir de must en matière de comédie involontaire. Les rats de Manhattan fait partie de cette catégorie de films d’une rare médiocrité qu’on adore tout simplement détester.
On notera enfin, avant de nous quitter, que cette production nourrie par quelques mauvais fonds français avait en tête de casting féminin Ann-Gisel Glass, jeune espoir féminin entre 1984 et 1990, qui tourna notamment pour Godard, Assayas, Costa-Gavras, Doillon, après avoir débuté chez l’esthète coquin David Hamilton, dans Premiers Désirs aux côtés d’Emmanuelle Béart.
Après un beau succès dans les salles de province, UGC en fit un véritable hit en VHS. A l’époque, le distributeur et éditeur vidéo n’avait pas froid aux yeux.
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