Les marches du pouvoir - George Clooney - critique

Critique : A l’occasion de la présentation de son film au festival de Venise, George Clooney déplorait le cynisme de la politique. Si on ne peut qu’aller dans son sens, on peut regretter que le réalisateur-acteur ait décidé d’en faire le sujet de son dernier long-métrage. Ce qui dérange dans Les marches du pouvoir, ce n’est pas tant qu’il dénonce le caractère cynique de la politique, c’est qu’il le filme comme s’il dévoilait au spectateur quelque chose qu’il ignorait alors qu’il ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes. Et le fait d’avoir choisi les primaires démocrates renforce un peu plus cette impression d’un film un peu naïf et faussement courageux (Clooney s’attaquant au parti dont il est proche).

Les marches du pouvoir commence pourtant de fort belle manière. Celui-ci nous dévoile ainsi l’envers du décor d’une élection lors des primaires démocrates. Sans atteindre la profondeur de séries comme The Wire, The West Wing ou encore The Good Wife, l’ensemble expose clairement les enjeux d’un tel scrutin et son fonctionnement. La mise en scène apparaît soignée et appliquée, la direction artistique est belle et le casting proche du sans faute (Ryan Gosling, à l’affiche dans un film sur deux cette année, et des seconds rôles exemplaires). Mais en prenant le point de vue d’un jeune idéaliste, le scénario se révèle vite trop attendu dans son déroulé et lorsque le film vire au thriller, il ne surprend pas vraiment.

La désillusion du personnage s’avère ainsi prévisible et la manière dont toute cette histoire le transforme également. À l’exception du personnage de la stagiaire Molly, remarquablement interprétée par Evan Rachel Wood, Les marches du pouvoir, derrière sa charge acerbe, et bien qu’efficace sur la forme, se montre en réalité trop lisse, pas assez incarné, trop facile dans sa démarche.