Les enquêtes du département V : Délivrance - la critique du film

Hans Peter Molland met en boîte ce qui reste jusqu’à présent, et de loin, le meilleur volet de la saga des Enquêtes du département V.

L’argument : Une bouteille jetée à la mer, repêchée et oubliée dans un commissariat des Highlands. A l’intérieur, un appel au secours écrit en lettres de sang et en danois. Lorsque le message échoue au Département V de la police de Copenhague, chargé des dossiers non élucidés, les années ont passé... L’imprévisible Carl Mørck, Assad, son assistant syrien au flair infaillible, et Rose, leur secrétaire, vont-ils prendre au sérieux ce SOS ?

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Notre avis : Allons-y franco, le changement de réalisateur a fait du bien aux Enquêtes du département V, adaptation cinématographique de la saga littéraire du même nom initiée par l’écrivain danois Jussi Adler-Olsen. Mikkel Norgaard passe donc le relai à Hans Peter Molland, responsable du thriller givré Refroidis (Grand Prix doublé du Prix du jury spécial police lors de l’édition 2014 du festival du film policier de Beaune), histoire de redonner un bon coup de fouet aux investigations du duo de flics formé par Carl Mørck (Nikolaj Lie Kaas) et son partenaire Assad (Fares Fares).
Rappelons que Profanation, l’opus précédent, pourtant sorti en salles, était bien loin de nous avoir convaincu. Il faut dire qu’avec une affaire au déroulement convenu et le manque flagrant de considération envers ses enquêteurs, ce deuxième volet manquait d’envergure et n’avait pas franchement le standing d’un polar susceptible d’occuper solidement un écran de cinéma. Retrouver Délivrance en VOD s’avère donc somme toute logique. Le support s’avérant beaucoup plus raccord avec la marchandise.

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En le jugeant comme n’importe quel autre polar, force est de reconnaître que le film signé Hans Peter Molland va cette fois remplir de manière plus efficace le cahier des charges. En guise de point de départ : une bouteille lancée à la mer contenant un appel au secours en lettre de sang est retrouvée sur une plage par le commissariat local. Reste maintenant à la déchiffrer. Il n’en fallait pas plus pour mettre nos flics spécialistes des affaires non classées sur le coup. Carl Mørck et Assad se lancent sur la piste d’une communauté religieuse qui les conduira vers un mystérieux kidnappeur d’enfants fanatique (l’acteur Pål Sverre Valheim Hagen pour un rôle glaçant). Alors même si comme ce fût le cas pour Profanation, le coupable ne cherche absolument pas à être camouflé au spectateur jusqu’au dénouement final, l’intrigue réussit néanmoins à générer plus de suspense (la scène du train parfaitement cadencée est à retenir) et apparaît surtout plus intense, plus personnelle et beaucoup mieux ficelée. Si Profanation était plombé par le manque de complicité manifeste de notre duo de flics, nous les verrons cette fois former un véritable binôme à l’écran (ils se partagent les tâches et n’hésitent pas à se confier l’un à l’autre).

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La tournure prise par l’enquête tortueuse va également venir questionner le taciturne inspecteur Carl Mørck sur les mystères de la foi, bousculant au passage l’athéisme dans lequel il s’est enfermé jusqu’à présent. S’attarder sur le traumatisme du psychopathe permet de sonder encore un peu plus profondément sa personnalité dérangé tandis que la sévère mise en danger de Carl Mørck dans un dernier acte très sombre et bien maîtrisé procure la dose de tension que l’on était en droit d’attendre. À l’arrivée, vous aurez compris qu’il aurait été préjudiciable de ne s’en tenir qu’au vieux dicton « jamais deux sans trois ». Alors qu’on partait tête dans le guidon sur de mauvais a priori, Délivrance fait déjouer nos préjugés. La troisième est désormais la bonne. Contrat rempli puisqu’on tient des trois sortis jusqu’à présent le meilleur opus filmique des Enquêtes du département V.

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