Reboot-moi si tu peux
Le 25 mars 2020
L’énième reboot d’une franchise à bout de souffle. Courage, fuyons.
- Réalisateur : Josh Trank
- Acteurs : Jamie Bell, Toby Kebbell, Kate Mara, Michael B. Jordan, Miles Teller
- Genre : Film de super-héros
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h37
- Titre original : The Fantastic Four
- Date de sortie : 5 août 2015
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L’argument : Adaptation moderne et résolument nouvelle de la plus ancienne équipe de super-héros Marvel, le film se concentre sur quatre jeunes génies qui se retrouvent projetés dans un univers alternatif et dangereux, qui modifie leurs formes physiques mais aussi leurs vies de façon radicale. Ils devront apprendre à maîtriser leurs nouvelles capacités et à travailler ensemble pour sauver la Terre d’un ancien allié devenu leur ennemi.
© Twentieth Century Fox
Notre avis : Pourtant, ça commençait bien. Une esthétique un peu vintage, certes naïve mais dans ses meilleurs aspects, faisant songer sans mal au Super huit de J.J. Abrams. Une histoire d’amitié et de talent, une certaine modestie de la réalisation... Et puis, patatras. Au détour d’un labo, arrive un déluge d’effets spéciaux d’une laideur assez remarquable mâtiné de répliques kitsch et de passages obligés bâclés. Les 4 fantastiques c’est un peu comme le premier rendez-vous avec quelqu’un qu’on trouvait beau pour se rendre compte au bout de quelques minutes de discussions qu’il est bête.
Alors pourquoi ? Pourquoi un reboot de ce film qui possédait déjà deux épisodes d’un intérêt très relatif, respectivement sortis en 2005 et 2007 ? L’espoir de faire de ces héros créés par Stan Lee (également producteur exécutif du film) quelque chose de plus moderne est une piste... A moins que ce ne soit simplement la licence Marvel qui confirme son statut de vache à lait du cinéma hollywoodien.
© Twentieth Century Fox
C’est vrai, après le surprenant Chronicle, le choix de mettre Josh Trank aux commandes d’un reboot de film de super-héros semblait idéal. Le nouveau casting de la franchise, sorte de catalogue de jeunes premiers du cinéma américain, s’en sort de manière tout à fait honorable au regard du script qu’ils doivent interpréter. Alors, mise à part la laideur des effets spéciaux, qu’est ce qui cloche chez ces 4 fantastiques ?
Pour commencer, la sensation d’un grand potentiel gâché. En effet, cette histoire de jeunes gens aux super-pouvoirs venus d’une autre planète aux prises avec les militaires de leur pays, avait de quoi faire rêver les fans de cinéma engagé. La manipulation par une superpuissance d’un groupe d’individus en pleine évolution... Autant d’éléments à forte portée politique qui souffrent du cruel manque d’ambition de leur exploitation : tout ce qui peut être à charge est évacué, comme si faire des éclairs bleus était au final plus intéressant que de combattre le système de l’intérieur. D’autre part, si le casting était une belle tentative de renouveler la franchise, de bons acteurs ne suffisent pas : s’ils n’ont rien d’intéressant à dire et que la moindre de leurs action est entachée par des effets spéciaux laids, c’est problématique.
© Twentieth Century Fox
Autre gros souci de cette version : la platitude. Les passages types du film de super-héros comme la formation du groupe, la découverte des pouvoirs et même l’idée du nom de la bande sont complètements balisés, évacués de toute forme d’originalité ou de drôlerie. Ce mélange de sérieux (volontaire) et de grotesque (involontaire) parfume le film qui en devient inconséquent. Même l’un des conflits moteurs de l’histoire, à savoir l’amitié entre Ben et Red mise à mal par la transformation de Ben, est passée quasiment sous silence. Et que dire du docteur Franklin Storm, vieux sage qui ne dérogera pas à la règle du vieux-sage-qui-est-le-seul-à-connaître-la-vérité, quand il assène aux héros tout au long du métrage qu’ils sont plus forts ensemble ? Certes. Ceci dit, quant on voit le final, peut-être pas. Certains passages donnent l’impression d’être tout droit sortis des années 90, avec les héros qui hackent des ordinateurs en trente secondes en tapant sur un écran de couleur.
Enfin, dernière et pas des moindres déceptions : l’affrontement final contre le grand méchant. Cet autre parangon légendaire du film de super-héros a presque une portée parodique tant il manque de la moindre forme de surprise ou de suspense. Le plus gros combat du film est d’une mollesse assez foudroyante, là où on aurait dû avoir un bouquet final de feux d’artifice.
Si la musique de Philip Glass tente vainement de redonner un souffle épique à la chose, force est de constater que Les 4 fantastiques concentre toutes les tares pour lui permettre de rentrer au panthéon des flops estivaux.
Ils sont quatre, oui. Fantastiques, certainement pas.
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