Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire - la critique du film

Véritable phénomène littéraire, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire débarque sur grand écran dans une adaptation qui n’est pas exempt de tout défaut.

L’argument : Le jour de son 100ème anniversaire, un homme s’échappe de sa maison de retraite pour une cavale rocambolesque, certain qu’il n’est pas trop tard pour tout recommencer à zéro. Débute alors une aventure inattendue et hilarante aux côtés d’un escroc, d’un vendeur de hot-dogs, d’une rousse et d’un éléphant...

© StudioCanal
Notre avis : Ce fut l’un des succès littéraires les plus importants de ces dernières années. Avec plus de 3,5 millions de ventes dans le monde (dont 450 000 en France) depuis sa première parution en 2009 en Suède, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire fut un véritable phénomène littéraire. Jonas Jonasson, auteur suédois du roman, alors âgé de 51 ans, pouvait difficilement s’attendre à un tel triomphe commercial pour un premier roman. Et comme pour la plupart des livres à succès, l’adaptation cinématographique n’a pas tardé à pointer le bout de son nez.
Il faut dire que, fort d’un scénario rocambolesque, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire se prête parfaitement aux paradigmes du cinéma grand spectacle : un personnage attachant (un vieillard naïf et solitaire à l’aube de ses 100 ans), une histoire sensationnelle racontée sur plusieurs décennies par le biais de flash-backs introspectifs, de nombreuses rencontres accouchant d’innombrables personnages secondaires, le tout ancré dans un présent où se joue, peut-être, la conclusion d’une vie faite d’aventures.

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Cette mise en perspective d’un passé hautement mouvementé (notre vieux a rencontré, puis collaboré avec des personnages comme Staline ou Franco, participé à l’élaboration de la bombe atomique ou, encore, s’est enfui d’un goulag avec le frère jumeau d’Einstein) dans un présent tenu par des enjeux nettement plus intimistes mais finalement nettement plus importants car relevant de la nature de tout homme – la solitude, la peur de l’ennui, de la mort – offre au film ses plus beaux moments, comme cela était déjà le cas avec le livre. Ce récit mêlant enjeux historiques, drames personnels et rencontres amicales, qui n’est pas sans rappeler celui de Forrest Gump, promet ainsi d’offrir au spectateur de nombreux moments forts.

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Las, à l’image de son personnage principal, cette aventure aux multiples rebondissements manque paradoxalement de vivacité et de rythme. Son schéma narratif, basé sur une répétition incessante de scènes construites de la même manière, ne pourra que provoquer la lassitude chez le spectateur, surtout que celles-ci sont d’une qualité très inégale tant leur capacité à captiver est souvent problématique – on saute sans transition d’une intrigue dont l’enjeu historique est majeur à l’histoire anecdotique de deux vieillards philosophant sur le sens de la vie.
Surtout, la réalisation du suédois Felix Herngren, qui signe ici son troisième long-métrage, souffre d’un manque cruel d’inspiration et d’audace. La capacité à émouvoir du film se retrouve totalement désamorcée par un traitement clinique d’une stupéfiante froideur, où la figure carton-pâte du personnage principal côtoie des décors parfois grossièrement numérisés. Le souffle romanesque qui caractérise généralement ce genre de récit, et qui faisait du livre un divertissement plus qu’agréable, fait donc ici cruellement défaut.