Le premier jour du reste de leurs vies
Le 30 août 2015
Jaco Van Dormael narre un conte moderne, plein de charme et d’esprit, absurde et fantastique, mais surtout jubilatoire !
- Réalisateur : Jaco van Dormael
- Acteurs : Benoît Poelvoorde, Catherine Deneuve, Yolande Moreau, François Damiens, Pili Groyne
- Genre : Comédie, Fantastique
- Durée : 1h52mn
- Date télé : 18 décembre 2019 20:55
- Chaîne : ARTE
- Date de sortie : 2 septembre 2015
- Festival : Festival de Cannes 2015
Jaco Van Dormael narre un conte moderne, plein de charme et d’esprit, absurde et fantastique, mais surtout jubilatoire !
L’argument : Dieu existe. Il habite à Bruxelles. Il est odieux avec sa femme et sa fille. On a beaucoup parlé de son fils, mais très peu de sa fille. Sa fille c’est moi. Je m’appelle Ea et j’ai dix ans. Pour me venger j’ai balancé par SMS les dates de décès de tout le monde…
- © Le Pacte
Notre avis : Les mythes religieux ont souvent fait de Dieu un Etre grand, fort et juste. Pourtant, Le Tout Nouveau Testament, quatrième film du cinéaste belge Jaco Van Dormael, se plait à nous faire croire l’inverse. Non, Dieu n’est pas ce que vous croyez. Il est petit, maigrichon, bête et méchant comme le monde (ironie du sort !). Et il s’appelle… Benoît Poelvoorde. C’est amusant, non ? Le célèbre comédien et humoriste joue les pères créateurs mauvais et tyranniques dans une Bruxelles surréaliste, froide et grise. C’est contre cette cruauté divine qu’Éa, la fille de Dieu et de sa coincée de Déesse, magnifiquement campée par Yolande Moreau, décide de se rebeller. Pour ce faire, elle envoie à chaque homme et chaque femme, le jour et l’horaire précis de leur décès. Maintenant qu’ils sont au courant, les gens vont pouvoir peut-être, enfin, faire ce qu’ils veulent de leur vie. Car, derrière une cascade d’humour et d’aventures rocambolesques, c’est cette question fondamentale et existentielle que pose le film : que faisons-nous de notre vie ?
- © Le Pacte
L’héroïne, interprétée par la jeune et talentueuse Pili Groyne, est animée par un optimisme communicatif absolument incroyable. Fatiguée des guerres, de la violence et de la misère qui assènent les hommes, elle décide, sur les conseils de son frère Jésus-Christ – représenté sous les traits d’une statue de porcelaine animée – de trouver six apôtres et d’écrire un tout nouveau testament. L’intrigue est nouée, Éa s’enfuit de la maison familiale et découvre enfin le monde extérieur. Dès lors, les rencontres et les aventures s’enchaînent sans temps mort. Le scénario, très bien ficelé et la mise en scène dynamique, fonctionnent comme de véritables montagnes russes cinématographiques, embarquant le spectateur dans une merveilleuse aventure. On ne s’ennuie pas une seconde. C’est drôle, tendre, parfois douloureux, et toujours plein de surprises. Ce qui fait toute l’efficacité de cette intrigue très innovante, c’est non seulement son scénario, mais aussi, et surtout, ses personnages, très originaux. Un Dieu bête et criard – personnage devenu la marque de fabrique de Benoît Poelvoorde – une Déesse muette et soumise comme la femme au foyer des années 30, une petite fille qui déplace des verres de lait sans les toucher, et six apôtres peu orthodoxes : une manchote, un obsédé, un assassin, une femme délaissée, un employé de bureau déprimé et un garçon qui veut devenir une fille, accompagnés d’un clochard chargé de rédiger les pages du nouveau testament. Un cocktail explosif de protagonistes, qui nous en fait voir de toutes les couleurs.
- © Le Pacte
Bien que la totalité des personnages de l’histoire soient des marginaux, l’on se reconnaît très facilement en chacun d’eux. En effet, si leur vie n’est pas la nôtre, elle est faite des mêmes sentiments et émotions que nous connaissons tous : la joie, la déception, la tristesse, la peur, l’amour (attendez de voir Catherine Deneuve s’enticher d’un énorme gorille, c’est à mourir de rire). En ce sens, Jaco Van Dormael fait preuve, dans ce nouveau long-métrage, d’un profond humanisme, parvenant à exprimer, par des images simples et frontales, des idées très fortes sur l’existence humaine, encourageant le spectateur à vivre pleinement sa vie, à être libre, sans se soucier du reste.
- © Le Pacte
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Le Tout Nouveau Testament n’est pas un film sur la religion, mais l’omniprésence de cette dernière met en évidence les paradoxes du genre humain : son altruisme, mais aussi sa misanthropie, son amour et sa haine. Si le film fait preuve d’un formidable optimisme, il reste malgré tout teinté de mélancolie, comme si l’utopie que filmait Dormael était très incertaine. L’une des répliques de Benoît Poelvoorde, à-propos de Jésus, traduit très bien cela : « Jésus, la seule chose qu’il a réussi, c’est se faire clouer sur un cintre comme une chouette » Malgré cela, le message du réalisateur reste inchangé : vivez votre vie comme vous le voulez, et soyez heureux, le reste n’a pas d’importance. Drôle et maussade, tendre et cruel, mais toujours bienveillant, Le Tout Nouveau Testament est un hymne à la vie et au bonheur réjouissant et revigorant. Ça fait du bien !
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Marla 4 septembre 2015
Le Tout Nouveau Testament - la critique du film
Franchement, le film est décevant : http://marlasmovies.blogspot.fr/2015/06/le-tout-nouveau-testament-la-vie-de.html
Atanas 7 septembre 2016
Le Tout Nouveau Testament - la critique du film
Est-ce que le film ‘‘Le tout nouveau testament’’ est uniquement un film blasphématoire ?
Eh bien non, ce n’est pas uniquement un film satanique, antichrétien et faisant la promotion de la théorie du genre. Non c’est également le plagiat inversé d’un livre datant de 2010 et écrit par un chrétien.
Le titre du livre : 18 la prophétie : 1- à l’aube du premier jour.
Le nom de l’auteur : Atanas Ivanov Koutrev.
Les similitudes entre les deux œuvres sont troublantes.
Le livre en question est un mélange de religion, de fantastique, de philosophie avec un peu d’humour.
Le film également.
Le livre est une version moderne et rock and roll de la Bible.
Le film également.
Dans le livre, un jeune homme de 18 ans, vivant à Paris commence à avoir des songes prophétiques, suite à cela, il comprend qu’il doit partir à la recherche de 18 prophètes pour sauver le monde. Il prêche la fin du monde matérialiste et le nombre 18 revient constamment au sein de l’ouvrage.
Dans le film, une jeune fille vivant à Bruxelles décide suite à une rébellion vis-à-vis de Dieu, de partir à la recherche de 6 apôtres pour compléter les 12 de Jésus-Christ afin d’arriver au nombre 18. Elle prêche le matérialisme et la rébellion vis-à-vis de Dieu. Le nombre 18 revient constamment au sein du film, sans que personne ne puisse expliquer pourquoi, ce qui n’est pas surprenant car l’auteur ne le révèle que dans le tome 4, or les réalisateurs ont clairement plagié le tome 1.
La scène du film dans laquelle la jeune fille est debout face à la fenêtre de son immeuble vient directement du premier songe du livre.
La tour de Dieu dans le film ressemble visuellement à l’illustration de la Compagnie Denver dans le livre.
En image subliminale pendant la séquence avec le petit garçon au chapeau noir, on voit une montagne qui ressemble à la montagne sur la couverture du livre.
La première partie du livre évoque de nombreux songes prophétiques, idée reprise dans le film.
La seconde partie du livre raconte l’histoire du jeune homme lorsqu’il part à la recherche des 18 personnes de son premier songe. Chacun de ses apôtres a son propre chapitre, le tout selon un découpage minutieux afin que chacun ait sa partie bien spécifique. Idée également reprise dans le film.
Dans le livre, Dieu guide le personnage principal via des songes.
Dans le film, Dieu est un salaud, combattu par le personnage principal, ce qui rend le travestissement du message de l’auteur d’autant plus grave. Le but du réalisateur étant clairement de manipuler l’information afin que le public ne puisse pas connaître la vérité sur le nombre 18.
Dans le livre, dans le chapitre 35 de la seconde partie, le personnage principal se retrouve face à ce qu’il croit être un miroir alors qu’en réalité il s’agit d’une baie vitrée derrière laquelle il voit quelqu’un qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Cela fut également repris dans le film, il s’agit de la scène du miroir avec François Damiens. Impossible pour le spectateur d’y trouver un sens sans avoir lu l’ouvrage en premier.
Dans le film, le petit garçon au chapeau noir est peut-être une référence à l’homme au chapeau noir du livre.
Dans le film, la scène sous la pluie dans laquelle la jeune fille écarte les bras est une reprise du chapitre 38 de la seconde partie du livre.
Dans le film, la jeune fille reconnaît elle-même que ce n’est pas à elle d’écrire ce nouvel évangile, et que fait-elle ? Elle choisit un clochard au hasard et dyslexique de surcroît. C’est ainsi que le réalisateur voit l’écrivain en question, comme un clochard qui peut-être piétiné par lui car étant moins puissant financièrement. Plus tard dans le film, on apprend que le clochard aurait passé 6 mois en prison. Dans le livre, le personnage principal finit par embrasser la passion Christique sous forme d’emprisonnement carcéral qui durera en tout et pour tout 6 mois. Dans le film, on voit à la fin le clochard dédicacer des livres, tout comme l’auteur le fait dans la vraie vie.
Dans le film, la fille et le clochard se rendent dans un endroit qui ressemble à l’illustration de la planète 8 du livre.
Dans le livre, il n’y a pas de place pour la sexualité.
Dans le film, il n’y a que ça. L’homosexualité y est mise en avant comme une qualité via le dernier apôtre, sans parler de la zoophilie.
Dans le chapitre 40 de la troisième partie du livre, il y a un passage de réflexion évoquant des oiseaux, c’est également le cas dans le film.
Pour ce qui est de l’identité de la jeune fille du film. Il ne faut pas chercher bien loin, car dans le livre, dans le chapitre 31 de la troisième partie, le méchant de l’histoire tombe sur une fille qui lui rappelle le personnage principal, car elle est dotée de la même lumière.
Dans le livre, dans la seconde partie, le personnage principal dit à un de ses futurs apôtres de lâcher son arme en échange d’un cappuccino. Dans le film, la jeune fille en fait de même face à François Damiens.
Dans une Interview qui date de début 2013, l’auteur du livre a dit que chaque musique représentait pour lui un livre différent.
Dans le film, ils ont également repris cela, car la jeune fille dit que chaque personne a sa propre musique intérieure.
Finalement quand on enlève du film tous les éléments qui viennent du livre, que reste-t-il ?
Il reste des blasphèmes, de la nudité, de la zoophilie, de la théorie du genre, un poisson qui chante, des poulets dans une salle de cinéma, des machines à laver, des SMS et… et c’est tout en fait. Cela fait peu pour un film de deux heures. Et on constate que certains satanistes sont prêts à investir des millions pour inverser le message d’un chrétien indépendant. Message qui bien que le livre soit fantastique, est tiré de faits réels.