La foire du trône
Le 17 décembre 2014
Une énième adaptation cinématographique tournée vers les adolescents qui trouvera grâce auprès de son jeune public. Les autres passeront vite leur chemin.
- Réalisateur : Sergei Bodrov
- Acteurs : Julianne Moore, Djimon Hounsou, Jeff Bridges, Ben Barnes, Olivia Williams, Jason Scott Lee, Alicia Vikander, Kit Harington, Antje Traue
- Genre : Aventures, Fantastique, Teen movie, 3D
- Distributeur : Universal Pictures France
- Durée : 1h42mn
- Date télé : 21 juin 2024 23:00
- Chaîne : RTL9
- Titre original : The Seventh Son
- Date de sortie : 17 décembre 2014
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Résumé : Une époque enchantée, où les légendes et la magie ne font qu’un… L’unique guerrier survivant d’un ordre mystique part en quête d’un héros prophétique doté d’incroyables pouvoirs, désigné par la légende comme étant le dernier des Sept Fils. Le jeune héros malgré lui, arraché à la vie tranquille de fermier qu’il menait jusqu’à présent, va tout quitter pour suivre ce nouveau mentor rompu au combat. Ensemble ils tenteront de terrasser une reine d’autant plus maléfique qu’elle a levé contre le royaume une armée d’assassins redoutables aux pouvoirs surnaturels.
Critique : Les adaptations de romans fantastiques au cinéma peuvent être d’agréables surprises mais également d’inconsolables déceptions pour les amateurs du genre et, en 2014, entre Vampire academy de Mark Waters, et Divergente de Neil Burger, Le Labyrinthe et The Giver, les studios n’ont cessé de courtiser le public dit de "jeunes adultes" pour des franchises potentielles à exploiter, à la façon de Twilight et Hunger Games.
Toutes ces sagas pour ados ne peuvent pas rivaliser avec les réussites que représentent Le Seigneur des Anneaux et Harry Potter. Eragon, The Golden Compass, The Spiderwick Chronicles, Stardust, Les Âmes Vagabondes, Sublimes créatures, L’assistant du vampire ont tous été des tentatives décevantes qui n’ont pas su transformer l’essai en franchise cinématographique, là où les numéros se multipliaient chez les libraires.
Le Septième Fils se décline en treize romans de Joseph Delaney, publiés sous le titre original de The Wardstone Chronicles. Chez nous les treize tomes sont parus sous le label L’Épouvanteur, en référence à la profession du personnage interprété par Jeff Bridges dans le film.
La sortie du long métrage a été repoussée à de multiples reprises. Initialement prévu pour le début de l’année 2013, le film a subi un premier report pour terminer le processus de post-production, à la suite de la faillite des studios en charge des effets spéciaux. Puis vint la rupture de contrat entre Warner Bros et Legendary Pictures et l’obtention des droits par Universal Studios qui nous amènent à voir le film avec deux années de retard.
Aussi chaotique que soit cette production, nous devons reconnaître que Le Septième Fils n’est pas, in fine, l’embarrassant nanar redouté, même si notre enthousiasme est bien maigre face à un produit agréable mais terriblement prévisible.
Nous suivons donc l’initiation de Tom Ward sous les traits de l’acteur Ben Barnes qui est décidément un habitué du genre puisque nous le trouvions déjà aux génériques de Narnia et Stardust. Mais c’est surtout pour son rôle de Dorian Gray dans le film éponyme distribué en 2009 que l’on se souviendra de lui.
Tom va devenir le nouvel élève de John Gregory qu’interprète un Jeff Bridges plutôt rustre et investi. L’Épouvanteur vient en effet de perdre dans les mains de la perfide Mère Malkin son fidèle assistant joué par Kit Harington (qui à l’époque du tournage n’était pas encore devenu le héros de Pompéï, mais était déjà connu des téléspectateurs pour son rôle dans Game of Thrones).
Julianne Moore donne vie à Mère Malkin. Comme souvent, la comédienne est sobre et impeccable dans le rôle qui lui est confié et ne cherche pas à rivaliser avec une quelconque caricature maladroite. On l’a revue cette année en second rôle de Young Adult flick, dans Hunger Games : La Révolte partie 1, quand Jeff Bridges était dans The Giver. Tourne-t-on en rond ? À vrai dire, un peu.
La réalisation a été offerte à Sergey Bodrov, au nom peu évocateur, choisi surtout pour son épique Mongol sorti en 2007. C’est le premier film en langue anglaise du cinéaste russe.
Si l’on doit accorder au film de posséder un excellent casting, une réalisation honnête, de magnifiques costumes et des effets visuels réussis, l’on déplore bien vite un récit qui recycle tous les poncifs de ce genre d’aventure. Les désaccords entre le maître et l’apprenti, l’amour impossible entre l’apprenti et la jeune sorcière qui fait écho à celle passée du maître et de la méchante, la trahison de Juliette pour sauver son Roméo et bien sur l’incontournable bascule de l’adolescent rebelle vers l’age adulte... Trop c’est trop, même ficelé en 3D.
Dans cette marre de stéréotypes, l’essentiel de la production consiste une nouvelle fois à réciter une fable passable à de jeunes adolescents qui seront certainement charmés par l’ambiance et le rythme, quand les adultes bailleront d’ennui entre deux scènes pyrotechniques qui se laissent regarder.
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