Seule au monde
Le 18 août 2021
Cette adaptation radicale d’un des plus célèbres romans en langue allemande amène à s’interroger sur le sens de la vie. Hormis une voix off répétitive, tout le mérite consiste déjà à nous en faire prendre profondément conscience.
- Réalisateur : Julian Roman Pölsler
- Acteurs : Martina Gedeck, Wolfgang Maria Bauer, Karlheinz Hackl, Ulrike Beimpold
- Genre : Drame
- Nationalité : Allemand, Autrichien
- Distributeur : Bodega Films
- Durée : 1h48mn
- Date télé : 18 août 2021 22:05
- Chaîne : Arte
- Titre original : Die wand
- Date de sortie : 13 mars 2013
- Festival : Festival de Berlin 2012
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Résumé : Une femme se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt autrichienne, séparée du reste du monde par un mur invisible au-delà duquel toute vie semble s’être pétrifiée durant la nuit. Tel un moderne Robinson, elle organise sa survie en compagnie de quelques animaux familiers et s’engage dans une aventure humaine bouleversante.
Critique : Présenté en 2012 à la Berlinale, dans la section parallèle Panorama (dont l’équivalent cannois serait Un Certain Regard), Le mur invisible s’est vu remettre le prestigieux prix œcuménique. Autant dire qu’en terre germanophone, on attendait au tournant cette adaptation du roman culte de l’Autrichienne Marlen Haushofer, publié il y a un demi-siècle déjà. S’aventurant en terrain découvert, le principal danger pour le réalisateur de ce premier long métrage consistait à ne pas dénaturer le propos philosophique de la romancière. Au lieu de s’embarquer dans le traditionnel récit linéaire, Julian Roman Pölsler le détricote habilement en ayant recours à quelques retours en arrière ; entre autres dus au fait que l’histoire débute par une prolepse, durant laquelle l’héroïne (et unique survivante ?) rédige un rapport, un compte-rendu (selon ses mots !) dans la pièce d’un chalet entièrement plongée dans l’obscurité : histoire de ne pas perdre la tête...
D’un seul coup, le spectateur se retrouve subitement projeté (plusieurs mois plus tôt) dans une lumière aveuglante, accompagnée d’une musique énergisante, synonyme de liberté, à bord d’un cabriolet progressant sur une route qui serpente à travers un paysage à couper le souffle. Loin de toute civilisation, elle s’enfonce au cœur des Alpes autrichiennes. C’est là qu’une femme, la quarantaine bien entamée, va tenter de survivre tant bien que mal dans un décor montagnard, entouré par une mystérieuse paroi de verre qui l’empêche d’en sortir, avec pour seuls compagnons un chien, un chat et une vache... Durant près de deux heures, cette expérience sensorielle unique prioritairement destinée à un public exigeant nous interroge sur notre nature profonde face à une situation aussi extrême que la solitude au milieu de la nature sauvage. Maintenant, Le mur invisible aurait gagné en profondeur en assommant moins le spectateur par l’entremise de cette voix off qui finit par devenir assommante. Par contre, on ne peut éprouver que de l’admiration face à l’interprétation magistrale de Martina Gedeck qui porte à bout de bras le film pratiquement à elle toute seule. On l’aura compris, par sa radicalité, le cinéma autrichien (Michael Haneke, Ulrich Seidl) s’est toujours refusé de nous caresser dans le sens du poil. Et ce n’est pas la présence canine qui va venir changer la donne !
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