Le 25 novembre 2016
- Scénariste : Gengoroh Tagame>
- Dessinateur : Gengoroh TAGAME
- Genre : Chronique sociale
- Editeur : AKATA
- Famille : Manga
- Date de sortie : 8 septembre 2016
- Durée : T.1
Charmant et éducatif, un manga qui répond bien aux mauvaises questions.
Lorsque le géant canadien Mike débarque chez lui au Japon, Yaichi ne se rendait pas compte à quel point sa vie allait être chamboulée.Bouleversée, bon en fait pas tant que ça. Modifiée, en tout cas, de manière positive. Car comme le titre l’annonce, Mike était le mari de son frère défunt, japonais exilé au Canada pour vivre son homosexualité. Mal à l’aise avec cette orientation sexuelle, c’est sa fille Kana qui va commencer à poser de nombreuses questions : ingénues pour une enfant, elles sont souvent mal intentionnées pour les adultes. C’est là tout l’intérêt de cet album : parvenir à extérioriser ces maladresses de personnes pas forcément homophobes, mais qui ont du mal à accepter cette liberté de tout un chacun. Toutes ces petites questions trouvent des réponses claires et sincères, issues de réflexions éclairées par la simplicité des enfants. En effet, un enfant ne pense pas que quelque chose est mauvais sauf si on lui dit qu’il est mauvais. En s’adaptant à la complicité entre Kana et Mike, Yaichi doit peu à peu trouver sa place et faire avec ses réticences et ses appréhensions. Les petites scénettes s’enchaînent mais on se dit qu’il sera difficile de continuer l’histoire, qui semble assez répétitive. Pourtant, un rebondissement arrive abruptement dans la dernière page : la mère de Kana apparaît subitement alors qu’elle n’avait pas été évoquée. Jusque là, c’était surtout les souvenirs de son frère de Yaichi et les regrets qui en découlaient qui occupaient la trame scénaristique. Un retournement de situation qui engage donc à découvrir un second tome.
© Akata
Dans l’organisation de ce premier tome, quelques petites pages d’explications lexicales parsèment les chapitres : c’est Mike qui s’exprime pour donner la définition d’un peu de vocabulaire propre à la culture gay, sur le ton de l’humour mais avec une précision historique et sociale. Là encore, sous une couverture légère et sympathique, le livre traite d’un sujet important, voire grave, comme lorsque la référence aux camps de concentration du triangle rose est évoquée. Hormis des hommes aux torses colossaux, le dessin est vivant, plaisant et sobre. Pas de révolution, mais une atmosphère de sérénité qui se dégage des personnages, et notamment du contraste entre les mœurs japonais et canadiens.
© Akata
À la fois drôle et engagé, distrayant et instructif, Le Mari de mon frère est un beau projet : réussir à dissiper ce mal à l’aise dont une trop grande partie de la population fait preuve à l’égard de la communauté homosexuelle.
180 pages - 7,95€
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Galerie photos
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