Le 7 septembre 2021
Belmondo dans une nouvelle médiocrité commerciale à la gloire de Bébel. Rien de moins marginal que ce personnage-là.
- Réalisateur : Jacques Deray
- Acteurs : Jean-Claude Dreyfus, Pierre Vernier, Jean-Paul Belmondo, Tchéky Karyo, Roger Dumas, Henry Silva, Carlos Sotto Mayor, Henri Attal, Claude Brosset, Stéphane Ferrara, Jean-Louis Richard, Maurice Barrier, Jean-Roger Milo, Ysabelle Lacamp
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Action, Thriller, Nanar
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Durée : 1h40mn
- Date télé : 9 juin 2024 21:08
- Chaîne : C8
- Date de sortie : 26 octobre 1983
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Résumé : À la tête de la brigade des stupéfiants à Marseille, le commissaire Philippe Jordan est déterminé à mettre sous les verrous Sauveur Meccaci, un des barons de la drogue. Véritable tête brulée, il s’attire les foudres de ses supérieurs et est muté dans un "placard à balais" à Paris. Ne perdant pas de vue son objectif, Jordan continue son enquête et infiltre les trafics illicites du truand, qui sévit également dans la capitale. Mais réalisant que Meccaci est intouchable, le policier va utiliser ses propres méthodes, illégales certes, mais dignes d’un marginal.
Critique : Puisque la recette marche et que le tiroir-caisse fonctionne à plein régime, Belmondo passe la fin des années 70 et le début des années 80 à -grosso modo- recopier le même personnage de héros macho, bodybuildé, le verbe haut, souvent flic, dont la matrice date de Peur sur la ville. Après ce polar, l’acteur n’a rien proposé de cinématographiquement intéressant, soyons clairs. D’autant que les réalisateurs au service de la star se contentent de la mettre en scène de façon très convenue, avec un cahier des charges qui comprend des bastons, des cascades et des répliques punchy. On est bien loin des films de Resnais, Godard ou Truffaut. Pour l’occasion, le héros inoubliable d’A bout de souffle retrouve Jacques Deray qui l’avait fait tourner dans Borsalino, treize ans auparavant.
Question dialogues, comme Audiard est, paraît-il, à l’époque, ce qui se fait de mieux dans le cinéma hexagonal, avec cette truculence gauloise qui le caractérise, on lui confie les paroles de ce polar muet, qu’on pourrait doubler par les mots d’un autre flic hâbleur, tant il suinte le déjà-vu, situations comprises : en délicatesse avec sa hiérarchie, le commissaire Jordan n’est pas si différent de son homonyme Letellier, presque dix ans plus tôt, et, flingue phallique dans le jean, règle l’affaire du caïd marseillais en dehors des clous, à tel point qu’on le confronte évidemment avec une faune de personnages tous aussi caricaturaux les uns que les autres, la palme du ridicule étant attribuée à Livie Dolores Maria, incarnée par l’actrice et chanteuse brésilienne Carlos Sotto Mayor, qui, pour l’anecdote, vivait une relation sentimentale avec la star.
Moins expressive qu’une lampe de garde à vue, la comédienne n’est qu’une caution de charme, le faire-valoir d’un personnage viriliste et très heureux de l’être. Homophobe qui plus est et, à ce titre, la scène dans la boîte gay constitue un monument de poujadisme nauséabond, où un homosexuel se fait appeler "madame" et punir par un croche-pied. A l’époque, personne n’y trouva rien à redire. Au contraire : cet affligeant divertissement attira près de cinq millions de spectateurs.
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