Le juge - la critique du film

Critique : « Je jure de parler sans haine et sans crainte, de dire toute la vérité, rien que la vérité. » Cette vérité, que David Dobkin veut nue, est celle de l’âge d’or de Hollywood. Un meurtrier présumé, des jalousies professionnelles, une ancienne amante éconduite, de conflictuelles relations père-fils... Le juge tire théâtralement les ficelles du drame à l’américaine. C’est d’ailleurs sans grande surprise que l’on apprend que l’auteur du scénario fut également à l’origine de celui de Gran Torino.

© Warner Bros France

Le cinéaste David Dobkin, surtout connu pour avoir dirigé un panel de comédies godiches (Sérial noceurs, Échange standard), s’essaie à l’exercice du drame familial et judiciaire. Le metteur-en-scène, qui cite parmi son panthéon d’inspirations Robert Mulligan, s’embourbe malgré sa bonne foi dans le système cinématographique. Les musiques grandiloquentes, ralentis emphatiques et autres cadres ronflants alourdissent le récit plus qu’ils ne le flattent.
Robert Downey Jr., Billy Bob Thornton et Robert Duvall se font pour l’occasion avocats du diable. En s’appuyant sur ces comédiens, Le juge adoucit le verdict trop sévère qui aurait pu lui être imputé autrement. Iron Man prouve que le fer n’est pas le seul costume lui seyant et le lieutenant-colonel Kilgore, étourdissant, démontre magistralement que la précision la précision du jeu ne s’affadit pas avec l’âge.

© Warner Bros France

Il ne s’agit pas forcément pour un film de surprendre pour séduire. On pardonne sans mal à un long-métrage sa propension à honorer les codes du genre auquel il appartient. Est-ce pour autant qu’il doit se départir de toute ambition lui étant propre ?