Le Juif errant
Le 28 avril 2004
Il court, il court, Ariel. Et Burman fait du grand cinéma.
- Réalisateur : Daniel Burman
- Acteurs : Daniel Hendler, Adriana Aizemberg
- Genre : Comédie
- Nationalité : Argentin
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
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– Durée : 1h40mn
Il court, il court, Ariel. Et Burman fait du grand cinéma.
L’argument : Depuis que son père Elias est parti vivre en Israël, Ariel, éternel adolescent de trente ans, vit seul avec sa mère. Tous deux tiennent une boutique dans une petite galerie commerçante de Buenos Aires. Ariel rêve de décrocher un passeport polonais pour émigrer en Europe. Ses démarches vont le pousser à renouer avec ses racines et peut être avec un passé trop longtemps refoulé... Et, qui sait, avec son père ?
Notre avis : Daniel Burman est décidemment très attaché à Once, le quartier juif de Buenos Aires. Après y avoir tourné En attendant le Messie, le cinéaste rempile avec Le fils d’Elias, nouvelle variation sur le thème du jeune Juif en quête d’identité (voir notre biographie de Daniel Burman).
A travers le regard de son personnage central (qui est aussi narrateur en voix off), Burman brosse une série de portraits plus vrais que nature. Il y a le vieil Osvaldo qui ne vend plus rien, les Italiens réparateurs de radios, les Coréens vendeurs de "feng-shui" et bien sûr l’imposante mère juive dans sa boutique de sous-vêtements. Les coups de gueule et les conversations enflammées fusent et on se laisse mener avec délices dans ces touchantes tranches de vie où se mêlent humour et tragédie, vérité et mensonge.
Mais Ariel, le fils d’Elias, se pose l’éternelle question "qui suis-je ?". Pas facile pour ce jeune homme qui n’a jamais connu de père et dont les racines se trouvent à l’autre bout du monde. A l’heure des réponses, de la grand-mère qui a fui la Pologne sous le joug nazi jusqu’à la rencontre avec le géniteur, le bouillonnant cinéaste décide de plonger son héros dans la non-communication et dans la fuite. Ariel court seul dans Buenos Aires. Symbole d’une identité qu’il refuse, d’un âge adulte qu’il ne peut assumer.
Tourné entièrement caméra à l’épaule, Le fils d’Elias peut laisser croire à un film amateur par ses incessants mouvements mais il n’en est rien, c’est du grand cinéma , tant pour la minutie et l’intelligence de sa mise en scène que pour la brillante interprétation de ses protagonistes, notamment Daniel Hendler dans le rôle d’Ariel. Le prometteur acteur (que l’on a pu voir dans 25 watts de Juan Pablo Rebella) réussit la prouesse de donner une dimension physique au mal-être de son personnage, performance qui lui a valu l’Ours d’argent du meilleur acteur au dernier festival de Berlin.
Coup d’œil : Le fils d’Elias a également reçu l’Ours d’argent au Festival de Berlin 2004.
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