Le 8 novembre 2008
Des plans fixes solennels, une lourdeur symbolique et une longueur pas toujours justifiée plombent une œuvre qui peine à rendre attachants des personnages désincarnés de bout en bout.


- Réalisateur : Andreï Zviaguintsev
- Acteurs : Konstantin Lavronenko, Maria Bonnevie, Alexander Baluyev
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Belge, Russe
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Editeur vidéo : Pyramide Vidéo
- Durée : 2h30mn
- Titre original : Izgannie
- Date de sortie : 6 février 2008
- Festival : Festival de Cannes 2007, Sélection officielle Cannes 2007 (en compétition)

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Résumé : Un homme, sa femme et leurs deux enfants, quittent une cité industrielle pour la campagne d’où est originaire le mari et s’installent dans la vieille maison du père de celui-ci.
Critique : La relative déception du nouveau film d’Andreï Zviaguintsev (Lion d’or à Venise avec Le Retour en 2003) ne remet pas en cause l’espoir suscité par sa révélation mais a du mal à motiver les troupes. Certes, le directeur de la photo fait de la belle ouvrage, par des teintes bleues et noires qui accentuent la noirceur du scénario. Quelques plans splendides magnifient une nature envoûtante aux chauves collines se perdant à l’horizon et l’acteur Konstantin Lavronenko n’a pas volé son prix d’interprétation au Festival de Cannes 2007, encore que sa partenaire Maria Bonnevie (Reconstruction) imprègne davantage l’écran par son charisme. Admirateur de Tarkovski et d’Antonioni, le cinéaste ne retrouve ni la force spirituelle et visuelle du premier, ni le sens du tempo du second.
Le récit n’est pas en jeu, qui narre les vicissitudes d’une famille quittant une périphérie urbaine sinistre pour trouver un vain bonheur dans le pré. Des plans fixes solennels, une lourdeur symbolique et une longueur pas toujours justifiée plombent une œuvre qui peine à rendre attachants des personnages désincarnés de bout en bout. « Le film est avant tout une réalité recréée, quasi onirique. Et pour moi, un rêve se doit d’être beau, entier et harmonieux », a déclaré Zviaguintsev. Ces louables intentions ne débouchent hélas que sur une mise en scène trop distancée.