La sorcière dans les airs - La critique

Un film pour tout petits, bien éloigné des DreamWorks et autres Disney habituels, qui va droit au but : la mise en images de thèmes chers aux chérubins.

L’argument : Une gentille sorcière, accompagnée de son chat suspicieux et de son chaudron, s’envolent sur un balai. Il se dégage un plaisir espiègle de ces instants de liberté en apesanteur… jusqu’à ce que des invités inattendus fassent leur apparition et qu’un dragon affamé décide de poursuivre le petit groupe.

Notre avis : En dépit de son orientation très enfantine, La Sorcière dans les Airs s’avère être une production ciblée plutôt agréable. Englobé dans un programme proposant deux courts-métrages en introduction, le nouveau film des créateurs du Petit Gruffalo se veut délicat et calibré sur bien des aspects. Le dessin animé n’est effectivement jamais avare en bons sentiments qui ne manqueront pas de toucher les tout petits, uniques cibles des présentes réalisations.

© Les Films du Préau

Les thèmes récurrents des trois animés tendent véritablement vers l’universalité : l’amitié, l’acceptation des autres et de soi-même, la famille... Dans Juste un peu, le premier court métrage, c’est un groupe d’amis dont chaque membre voudrait pouvoir changer l’une de leur spécificité physique qui nous est dépeint. Lors de la deuxième partie, Un jour merveilleux, une sorcière et son chat s’amusent à changer les tenues d’individus croisés grâce à un bouton magique. Ce segment représente le moins réussi des trois, en dépit d’un côté artisanal du stop motion, la réalisation est trop rigide. Mais la tête d’affiche de ce petit collectif reste bel et bien La Sorcière dans les Airs, le plus abouti, techniquement et plastiquement.

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Néanmoins, quelques lacunes viendront ternir la séance des accompagnateurs. La voix-off de Pierre Richard, tout d’abord, qui ne paraît étrangement pas dans son élément dans une lecture itérative. Pourquoi doubler des images se suffisant à elles-mêmes par l’omniscience encombrante d’un narrateur pas franchement utile ? Us et coutumes des dessins animés pour très jeunes ? Piège de l’adaptation trop fidèle à la substance originelle (La Sorcière dans les Airs est à la base un livre pour enfants de Julia Donaldson et d’Axel Scheffler) ? L’académisme de la mise en scène ensuite, est quant à lui un frein palpable au "laisser aller", le découpage étant relativement basique : beaucoup de plans larges en guise de master se resserrent progressivement sur des gros plans illustratifs. Puis subsiste un ultime point noir au tableau : le récit. Ce dernier n’est qu’un faire valoir à la mise en place des thèmes traditionnels de la littérature enfantine et reste scrupuleusement attaché aux mouvements du balai magique (envol, chute, envol, chute etc.) légèrement répétitifs.

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Reste que d’étonnantes phases viennent contredire cette logique récurrente, telles que les belles scènes aériennes à la colorimétrie travaillée. Et la poésie finale découlant du collectif monstrueux (petit coup de théâtre sur lequel on ne s’appesantira pas), dans sa perception, est amusante et touchante au possible. Pas de second degré pour les parents donc, mais un spectacle gorgé de sentiments positifs et touchants, au dénouement lyrique qui tend plus vers l’imagerie de bric et de broc du Henry Selick de Coraline que vers celle du Burton actuel.

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