Dossier Woody Allen
Le 9 juin 2024
Un comédien sort de l’écran et la magie apparaît.
- Réalisateur : Woody Allen
- Acteurs : Mia Farrow, Dianne Wiest, Jeff Daniels, Danny Aiello, Van Johnson, Paul Herman, Deborah Rush
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Twentieth Century Fox France
- Editeur vidéo : MGM/United Artists
- Durée : 1h22mn
- Box-office : 1 842 700 entrées France / 771 986 entrées P.P. / 10 631 333 $ (recettes USA)
- Titre original : The Purple Rose of Cairo
- Date de sortie : 29 mai 1985
- Festival : Festival de Cannes 1985
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Critique : Avec La rose pourpre du Caire, Woody Allen faisait sortir un personnage de l’écran et rappelait, une fois encore, que la vie ne vaut d’être vécue sans magie. Une pure comédie. Un bonheur.
"Les films de Lubitsch sont des délices qui vous permettent de vivre, estimait Woody Allen [1]. Hitchcock les appelait des tranches de gâteau. Vous sortez d’un film comme Haute pègre et vous vous sentez bien, tout ragaillardi par l’esprit que Lubitsch vous a insufflé. Vous êtes relaxé, rafraîchi." Pareil avec La rose pourpre du Caire (1984), sans doute la plus pure comédie de Woody Allen, qui avait d’ailleurs remporté le Prix de la Critique internationale au festival de Cannes en 1985 et le César du meilleur film étranger l’année suivante.
Dans le New Jersey des années 30, Cecilia (Mia Farrow) oublie la grisaille de sa vie de couple et de la crise économique en allant au cinéma. Sans hésiter à voir plusieurs fois un même film, comme La rose pourpre du Caire. De quoi attirer l’attention de l’aventurier Tom Baxter (Jeff Daniels), qui quitte l’écran pour venir lui déclarer son amour. Panique chez les autres protagonistes et les producteurs, plus énervés qu’étonnés de se retrouver avec un "personnage en cavale". Douceur pour Cecilia et Tom, lequel découvre non sans surprises le monde réel, où les voitures n’attendent pas leurs conducteurs le moteur allumé, où les gens font l’amour sans fondu et où les femmes enceintes ont de drôles de ventres arrondis.
Faire littéralement sortir un personnage de l’écran : y penser était déjà beaucoup. Le tourner était encore mieux. Woody Allen l’a réalisé avec beaucoup d’énergie et de simplicité, profitant de toutes les richesses offertes par sa géniale trouvaille. Qu’il s’offre même le luxe de retourner, en faisant entrer Cecilia dans La rose pourpre du Caire, où le champagne n’en est pas. Car tout cela n’est que du cinéma, Tom Baxter compris. Aussi l’amoureuse finira-t-elle par lui préférer Gil Shepherd, son interprète, venu dans le New Jersey pour ramener le fugitif à la raison. Mais sitôt le calme revenu dans le film, l’acteur repartira seul à Hollywood...
"Les méchants, disait Woody Allen, ont sans doute compris quelque chose que les bons ignorent [2]." Aux bons reste alors le rêve. Reste l’illusion d’un monde plus beau, plus gai, plus heureux. Ce n’est pas rien. C’est même l’un des thèmes majeurs de l’œuvre de Woody Allen.
Gil Shepherd est parti, Tom Baxter aussi. Cecilia a quitté son mari. En pleurant, elle entre dans le cinéma. C’est Le danseur du dessus, de Mark Sandrick. Avec Fred Astaire et Ginger Rogers. Ils s’aiment. Ils dansent joue contre joue. Ils chantent Cheek to cheek, d’Irving Berlin, qu’Ella Fitzgerald et Louis Armstrong reprendront un jour. Et dans un plan de toute beauté, les larmes de Cecilia s’en vont, laissant la place aux reflets des lumières magiques de l’écran.
[1] Télérama, hors-série, A New York, et dans tous ses états, Woody Allen
[2] Cité par Daniel Pennac en exergue de Au bonheur des ogres
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