Le 18 décembre 2016
Une comédie romantique qui nous aveugle de son éclairage brutal sur l’amour, mais qui demeure convenue.
- Réalisateur : Axelle Ropert
- Acteurs : Mélanie Bernier, Bastien Bouillon
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 21 décembre 2016
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– Festival Locarno 2016
Résumé : Une fille, un garçon. Elle aime la musique, lui aussi (mais pas la même). Ils se détestent, ils se croisent sans cesse. Et surtout : elle est aveugle, il voit parfaitement. Un jour, par provocation, il se fait passer pour aveugle auprès d’elle. Ce qui n’était qu’une mauvaise blague dure, l’amour arrive, la situation se complique, et la supercherie va devenir explosive.
Notre avis : Après avoir participé à l’écriture de scénarios, Axelle Ropert opte pour la réalisation avec La famille Wolberg en 2009, suivie en 2012 de Tirez la langue, mademoiselle. C’est en voyant tous les matins une mère aveugle et néanmoins sans complexes accompagner sa fille dans une école de son quartier que l’idée de cette histoire d’imposture amoureuse a donné naissance à La prunelle de mes yeux.
- Copyright Diaphana Distribution
Dans cette histoire romantique, la mièvrerie n’a pas sa place. La relation entre les personnages fonctionne sur la répartie, le désir et l’agressivité. Pour bien appuyer la colère qui les anime, leur langage adopte souvent un « rythme mitraillette ». On est dans l’ambiance dès le début puisque tout commence par des insultes en grec proférées à l’encontre de Théo et Leandro, deux frères un peu paumés qui, pour gagner leur vie, animent des anniversaires et des réceptions dans un restaurant grec. Pour rendre hommage à leur arrière-grand-mère, chanteuse célèbre, ils s’obstinent à vouloir jouer du rebetiko, courant de musique populaire de leur pays d’origine. Ils ne sont pas vraiment doués et attisent la fureur de leur employeur. Virés, ils passent leur colère sur leurs voisines de l’étage supérieur, deux sœurs dont l’une Elise (la délicieuse Mélanie Bernier) est aveugle (sans mauvais jeu de mots, ça ne saute pas d’emblée aux yeux), l’autre Chloé accro aux substances illicites. Sur les parois de l’ascenseur, (espace clos qui concentre toute l’animosité du tandem Théo/Chloé) un gamin prend un malin plaisir à écrire des mots grossiers. Même si Mélanie Bernier passe avec adresse du drame à la comédie face à un Bastien Bouillon, merveilleux de décontraction sous les traits de ce dandy méprisant, voilà bien une galerie de personnages qui ne suscitent pas une empathie immédiate. Les rôles secondaires n’arrangent rien. Du conseiller Pôle Emploi au ridicule assumé à l’addictologue moralisatrice sans oublier le rocker désagréable, tous nous transportent dans un univers de comique absurde déroutant. Et ce n’est pas la profondeur des dialogues qui sauvera la mise.
- Copyright Diaphana Distribution
Mais puisque de la haine à l’amour, il n’y a qu’un pas, cette relation chien-chat tourne finalement à la passion et nous ramène à une comédie plus convenue. Les personnages abandonnent alors leur théâtralité pour revenir à une véritable humanité qui permet de poser un regard léger et sans tabou sur le sujet grave du handicap, amenant la bouffée d’air frais qui manquait jusqu’alors. La musique de Benjamin Esdraffo, mêlée aux morceaux de bouzouki, accompagne les images en distillant à bon escient fantaisie et bonne humeur.
Au final, le film, sans fulgurance, lorgne vers les comédies romantiques américaines sans vraiment parvenir à les égaler ; le spectacle ne devrait pas laisser un souvenir inoubliable.
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