Spectaculus Maximus
Le 11 avril 2015
Contre vents et marées, La promesse d’une vie signe les aveux d’un cinéaste idéaliste rêvant d’aventures et de voyages.


- Réalisateur : Russell Crowe
- Acteurs : Russell Crowe, Olga Kurylenko, Yılmaz Erdoğan
- Genre : Drame, Film de guerre
- Nationalité : Américain, Turc, Australien
- Durée : 01h51mn
- Titre original : The water diviner
- Date de sortie : 15 avril 2015

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Contre vents et marées, La promesse d’une vie signe les aveux d’un cinéaste idéaliste rêvant d’aventures et de voyages.
L’argument : La Promesse d’une vie est une épopée d’aventures se déroulant en 1919, 4 ans après la terrible bataille des Dardanelles, dans la péninsule de Gallipoli. Un paysan australien, Joshua Connor se rend en Turquie à la recherche de ses trois fils portés disparus. Malgré les barrages de la bureaucratie militaire, sa détermination ne fléchit pas. Il est d’abord aidé par la belle Ayshe, la propriétaire de l’hôtel dans lequel il séjourne à Constantinople, puis par un officier turc ayant combattu contre ses fils. Pour découvrir la vérité et enfin trouver la paix intérieure, Joshua, accompagné du Commandant Hasan, est contraint de sillonner un pays ravagé par la guerre où la frontière entre le Bien et le Mal n’est plus si nette et l’ennemi si clairement identifiable.
Notre avis : Sous les traits de Jean Valjean, Noé, Maximus le gladiateur ou Robin des bois, Russell Crowe a fait ses armes à l’infanterie du Septième Art. Homme et comédien d’exception, l’acteur monte au front derrière la caméra et rend hommage à ses racines néo-zélandaises. La sortie de son premier long-métrage, La promesse d’une vie, est prévue pour le centième anniversaire de la bataille des Dardanelles, tentative d’invasion avortée de la Turquie par la Grande-Bretagne et ses alliés durant la Première Guerre Mondiale. Baptême du feu, la Campagne de Gallipoli revêt encore aujourd’hui une importance toute particulière pour les Australiens et les Néo-Zélandais. Le 25 avril, date du début de l’affrontement, demeure l’une des fêtes nationales commémoratives les plus importantes.
©Universal Pictures International France
La promesse d’une vie embrasse la tradition des grands films d’aventure. Une cavalcade contre une tempête de sable, l’assaut mené dans les tranchées par des soldats en première ligne, la construction d’un puits dans le désert, un train pris en embuscade... De bourrasques romanesques en élans audacieux, le film évolue à grand renforts de rebondissements et d’images grandioses. La réalisation maîtrisée, soutenue par un scénario fluide et un montage avisé, fait du long-métrage un voyage fantastique à la lisière du conte. Des arides plaines australiennes aux montagnes rocailleuses Turques, des reflets azuréens de la mer au fourmillement urbain du grand bazaar d’Istanbul, la photographie d’Andrew Lesnie (Le seigneur des Anneaux, Le Hobbit) peint chaque paysage à travers mille couleurs époustouflantes.
Carte postale hollywoodienne, La promesse d’une vie n’échappe pas aux travers du genre auquel il appartient. Les tergiversations amoureuses des protagonistes ennuient presque autant le cinéaste que le spectateur. Le fond sonore, bouffi d’affectation, dessert bien souvent son propos. La réalisation manque parfois d’inspiration et l’on en vient à regretter le manque d’identité visuelle de l’ensemble.
© Universal Pictures International France
Malgré les nombreux lieux-communs ressassés par le film, ce dernier d’une vie témoigne d’une humilité profonde. En proposant une réflexion simple sur les conflits armés, Russell Crowe fait preuve d’un discernement bienvenu. Grâce à ses aspirations humanistes, le réalisateur fait de ses convictions un beau moment de cinéma.