La Panthère rose

Un remake un peu trop contemporain d’un classique de la comédie américaine des années 60 qui ne s’imposait pas. Sans éclat et sans classe, un pur produit potache, drôle dans son genre mais guère tordant.

L’argument : Un célèbre entraîneur de football est assassiné et une bague, ornée du fameux diamant la Panthère Rose, lui a été dérobée. Le gouvernement français a besoin d’un détective de génie pour résoudre le mystère mais personne n’est libre. L’inspecteur Jacques Clouseau arrive alors à la rescousse. Une pop star, un joueur de foot, un assassin chinois... tous sont suspects mais qui est le coupable ? Clouseau et son acolyte Ponton vont devoir résoudre ce cas épineux et empêcher leur chef Dreyfus de récolter les lauriers de l’enquête.

Notre avis : La panthère rose est à l’origine un classique de la comédie universelle réalisé en 1963 par Blake Edwards. Elle marquait la première aventure du gauche et irrésistible inspecteur Clouseau en quête d’un précieux bijou rose nommé...la panthère rose ! Ce point de départ scénaristique qui était aussi celui des nombreuses suites qui suivirent, se retrouve dans cette relecture contemporaine. En se lançant dans la réalisation de ce remake, Shawn Levy, spécialiste de la comédie balourde pour adolescents (Pour le meilleur et pour le rire, Treize à la douzaine) et le comédien Steve Martin se sont lancés un défi impossible, fondamentalement bâtard (un comble pour un félin) mais qui pourtant s’avère être assez distrayant.
Avec un générique désopilant qui nous renvoie à celui du film originel qui fit du félin animé la star que l’on connaît tous, cette grosse production démarre sous de bons auspices. La réappropriation du procédé est un bel hommage à la série, contrairement à la nouvelle incarnation de l’inspecteur Clouseau qui laisse dubitatif. Accoutré de façon ridicule, le maladroit représentant de l’ordre français roule en Smart, l’ère des Coccinelles étant désormais caduque, son accent n’est plus aussi francophile que celui de son prédécesseur, et surtout il n’est plus interprété par feu Peter Sellers mais par un Steve Martin bien décidé à marquer de sa griffe cette franchise. La comparaison entre les deux comédiens est inévitable, et force est de reconnaître que ce qui marchait avec Sellers ne fonctionne pas toujours avec Steve Martin. Ce dernier ne se contente pas d’imiter les maladresses loufoques de Sellers ; il joue également la carte de la surenchère à outrance, n’hésitant pas à glisser un humour pipi-caca régressif très actuel. Cet affrontement constant entre ces deux registres comiques, l’un fondamentalement burlesque et britannique et l’autre décomplexé et yankee, déroute, consterne, sans pour autant s’attirer nos foudres, car dans la démesure de l’excès parvient parfois à se nicher une bribe d’hilarité.
Alors, oui, le remake de La Panthère rose ne fait pas dans la dentelle, mais il a au moins le mérite de redonner une nouvelle fraîcheur au fauve rose et d’amuser le spectateur qui trouvera bien de quoi se bidonner face à cette profusion de gags. Un pur produit commercial cabotin dans l’âme, tourné de manière pro et sans conviction par un cinéaste passe-partout qui, on l’imagine, doit courber l’échine à la vue de l’éclatante et somptueuse mise en scène du premier volet dont la réussite reste inégalée.