Le 17 mai 2017

- Réalisateur : Kornél Mundruczó
- Genre : Drame, Fantastique
- Nationalité : Hongrois
- Durée : 1h40mn
- Titre original : Jupiter's Moon
- Festival : Festival de Cannes 2017
Sélectionné en lice pour la Palme d’or 2017, Kornél Mundruczó va présenter La Lune de Jupiter. Comme à son habitude, le Hongrois fait du fantastique un levier irriguant ses velléités sociales.
Résumé : Un jeune migrant se fait tirer dessus alors qu’il traverse illégalement la frontière. Sous le coup de sa blessure, Aryan découvre qu’il a maintenant le pouvoir de léviter. Jeté dans un camp de réfugiés, il s’en échappe avec l’aide du Dr Stern qui nourrit le projet d’exploiter son extraordinaire secret. Les deux hommes prennent la fuite en quête d’argent et de sécurité, poursuivis par le directeur du camp. Fasciné par l’incroyable don d’Aryan, Stern décide de tout miser sur un monde où les miracles s’achètent.
- Copyright Pyramide Distribution
Notes : Avec White God (2014), Kornél Mundruczó filmait allégoriquement les exclus (en l’occurrence des chiens) s’en prenant aux bourgeois des villes et campagnes. Cette tendance à utiliser la métaphore permise par le fantastique pour dénoncer les inégalités sociales semble une marque de fabrique chez le cinéaste.
- White God - Copyright Delphi Filmverleih
Cette fois, Mundruczó tourne sa caméra vers la crise des réfugiés. Son nouveau film La Lune de Jupiter suit la trajectoire d’Aryan, un jeune homme blessé par balle alors qu’il tente de traverser une frontière illégale. Le personnage découvre bientôt qu’il détient le pouvoir de léviter. Faculté hors norme qui attire la convoitise d’un scientifique nommé Stern. À l’heure où le Festival de Cannes 2017 est annoncé comme politique, le choix du réalisateur ne laisse pas de doute : persécuté ou utilisé pour sa valeur économique, le migrant se voit ici confisqué toute liberté. Un programme de dénonciation qui on l’espère ne manquera pas de mordant.
- La Lune de Jupiter - Copyright Pyramide Distribution
Les enjeux
Kornél Mundruczó fait figure de grand fidèle du Festival de Cannes puisque c’est son sixième film à s’y voir sélectionné. Choisi en 2002 par la Cinéfondation, le Hongrois avait présenté Kis Apokrif n°2. Avant d’être retenu à deux reprises à Un Certain Regard en 2005 pour Johanna et en 2014 pour White God. Sans oublier deux passages en compétition avec Delta en 2008 et Un garçon fragile : le projet Frankenstein en 2010, qu’il interprétait tout en signant à la fois la réalisation, le scénario et les dialogues. Côté palmarès, notons que White God avait obtenu le Prix Un Certain Regard. À savoir si Mundruczó réussira pour cette 70e édition à transformer l’essai.