La mélodie du bonheur
Le 29 août 2009
Une comédie musicale sympathique et portée par la grâce du couple Fred Astaire / Ginger Rogers, mais qui n’atteint pas la légèreté d’autres performances du duo.
- Réalisateur : H.C. Potter
- Acteurs : Fred Astaire, Ginger Rogers
- Genre : Biopic, Comédie musicale
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Éditions Montparnasse
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– Durée : 1h33mn
– Titre original : The story of Vernon and Irene Castle
Une comédie musicale sympathique et portée par la grâce du couple Fred Astaire / Ginger Rogers, mais qui n’atteint pas la légèreté d’autres performances du duo.
L’argument : Quand Irene Foote rencontre Vernon Castle, celui-ci n’est encore qu’un comique de second ordre. Unis par l’amour et la passion du spectacle, le couple bâtit dès lors des numéros de danse qui, de Paris à New-York, vont lui procurer une gloire internationale...
Notre avis : Dès ses premiers pas - de claquettes - devant la caméra, Fred Astaire, avec sa silhouette longiligne et son visage de Pierrot lunaire, s’est davantage retrouvé dans un style de cinéma aux tons légers et innocents que dans l’atmosphère tapageuse de revue de cabaret qui a fait le succès de comédies musicales comme celles de Busby Berkeley. L’harmonie qu’il a su trouver avec sa partenaire Ginger Rogers l’a propulsé au rang de figure incontournable de la danse sur grand écran, donnant aux apparitions du duo un caractère à la fois magique et élégant. La grande farandole s’inspire de la vie d’un couple de danseurs cherchant à faire leur bout de chemin dans le monde du spectacle au rythme de leur passion commune. Sur fond de composition narrative très classique - la rencontre, les débuts difficiles, la chance, le succès... -, le film présente une riche collection de scènes musicales, dont le charme opère facilement grâce au talent chorégraphique, mais aussi cinématographique des deux acteurs. La caméra est ici au service des pas qu’elle suit dans de longs plans-séquences visuellement très épurés, laissant le champ libre à l’expression des corps, sans les écraser d’une mise en scène trop démonstrative. Le « café de Paris » n’est pas le « Moulin-Rouge », et le choix des genres musicaux (polka, tango, valse rythmée...), en partie lié au contexte de l’intrigue (qui se déroule dans les années 1910, avant que la frénésie du jazz et des années folles ne touchent l’Amérique de leur fièvre), donne à l’ensemble un caractère sage et plaisant.
La grande farandole reste toutefois un peu en-dessous d’autres prestations cinématographiques du couple Astaire / Rogers, en partie à cause de sa forme de « biopic romancé » qui fait ici moins de place à la fantaisie et à la poésie. Les personnages sont trop peu développés pour que l’on adhère véritablement au pathos qui gonfle certaines scènes - Vernon Castle, l’Anglais de son état, va-t-il s’engager pour son pays au moment de la Première Guerre mondiale ? -, et même si l’humour est bien présent au détour de quelques seconds rôles savoureux ou de répliques savamment préparées, il ne s’exprime pas avec toute la liberté que l’on aurait pu souhaiter. C’est moins la naïveté que son côté un peu plat et convenu qui prive le film d’occasions de prendre une bouffée d’inspiration et de s’élancer sur la piste. La direction artistique soignée - décors à la facture volontairement « théâtrale » et costumes sophistiqués - permet tout de même de prendre mesure de l’influence qu’exercera dans les années 1950 cette seconde voie plus « rangée » de la comédie musicale, sur des acteurs tels que Gene Kelly dans Un Américain à Paris ou Chantons sous la pluie : du romantisme d’un tableau idyllique à la joie de chanter le monde, il n’y a qu’un petit pas... de danse, bien sûr.
Le DVD
Une édition tout à fait satisfaisante, qui permet d’apprécier à sa juste valeur le travail de H.C. Potter et du joyeux couple qui danse devant sa caméra.
Les suppléments
Serge Bromberg revient sur la genèse du film et la carrière singulière de Fred Astaire, qui n’est pas sans lien avec celle de Vernon Castle. Une introduction brève, efficace et intéressante, mais qui laisse un peu de côté le film en lui-même.
Image
Bonne copie, qui rend de manière impeccable et avec constance sur toute la durée les effets de « scène de théâtre » et d’éclairage.
Son
Mono d’origine, mais de très bonne qualité (ce qui est de quelque importance dans une comédie musicale...) : la musique frise à de très rares moments, mais la majeure partie du temps la bande-son est bien équilibrée et s’écoute avec plaisir.
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