Fin de cycle
Le 11 juin 2013
Malgré une belle brochette de comédiens (Clovis Cornillac, Bruno Lochet, Bouli Lanners…), La Grande Boucle peine à être autre chose qu’une comédie franchouillarde et prévisible. Les fans du Tour de France méritaient mieux…
- Réalisateur : Laurent Tuel
- Acteurs : Élodie Bouchez, Bruno Lochet, Clovis Cornillac, André Marcon, Bouli Lanners, Ary Abittan
- Genre : Comédie, Film de sport
- Nationalité : Français
- Distributeur : Wild Bunch Distribution
- Durée : 1h38mn
- Date télé : 21 juillet 2024 22:25
- Chaîne : TF1 Séries Films
- Date de sortie : 12 juin 2013
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Résumé : François est un passionné du Tour de France. Licencié par son patron et quitté par sa femme, il part faire la Grande Boucle avec un jour d’avance sur les professionnels. D’abord seul, il est vite rejoint par d’autres, inspirés par son défi. Les obstacles sont nombreux mais la rumeur de son exploit se répand. Les médias s’enflamment, les passants l’acclament, le maillot jaune du Tour enrage. François doit être stoppé !
Critique : Premier des deux projets consacrés au Tour de France à sortir en salles, La Grande Boucle se veut tout autant une déclaration d’amour à la plus célèbre des courses cyclistes qu’une aventure humaine. Le long métrage, qui devait au départ être mis en scène par Frédéric Forestier (Stars 80, Astérix aux Jeux olympiques), a finalement échu à Laurent Tuel, réalisateur de Jean-Philippe. Quant au rôle principal, celui de François Nouel, il est tenu par Clovis Cornillac. Plus à l’aise dans les rôles dramatiques que dans le registre comique – pour preuve Astérix aux Jeux olympiques –, l’acteur surjoue le Français moyen, passionné depuis sa plus tendre enfance par le cyclisme au point de lui avoir (en partie) sacrifié sa famille. Et qui dit cyclisme dit dopage, pratique qui semble désormais un passage obligé pour tout film touchant de près ou de loin au monde du vélo. Avec, bien sûr, une approche caricaturale et réductrice : François est bien entendu victime d’un coup monté visant à le décrédibiliser, lui dont la belle histoire a fini par truster les écrans au détriment des coureurs professionnels. L’occasion de dépeindre - une fois n’est pas coutume - les médias comme des fouille-merde qui, après avoir porté aux nues ce héros ordinaire, semblent trépigner à l’idée de participer à sa déchéance.
- @ Wild Bunch Distribution
Tendance généralement américaine, le « name dropping » fonctionne ici à plein tube. Se succèderont ainsi à l’écran, le temps d’une apparition ou de quelques (brèves) séquences, Laurent Jalabert, Bernard Hinault, Michel Drucker ou encore… Nelson Monfort. Ce dernier campe un commentateur de cyclisme qui singe jusqu’à l’excès ses propres tics, entre utilisation abusive de l’anglais et enthousiasme exacerbé. À cela s’ajoute une désagréable impression de placement de produit permanent – même si, selon l’un des producteurs, une seule marque aurait payé pour apparaître à l’écran. Contrairement au Vélo de Ghislain Lambert, où tous les sponsors étaient fictifs, les marques qui apparaissent dans La Grande Boucle sont bel et bien réelles. L’objectif : rendre le tout plus crédible et ainsi dépeindre avec davantage de réalisme le quotidien du Tour.
- @ Wild Bunch Distribution
Sauf que cette « quête » du réalisme s’accommode mal des clichés inhérents aux comédies populaires françaises, présents en nombre dans le film : propension à caser des gags partout où c’est possible, surenchère de blagues faciles et pas très élaborées (notamment autour de Nelson Monfort, dont l’excentricité finit rapidement par lasser), péripéties plus improbables les unes que les autres, etc. La séquence la plus emblématique de cette dérive est sans aucun doute celle de l’affrontement entre les cyclistes venus soutenir François lors de la dernière épreuve et… un groupe de CRS amassés dans un tunnel pour l’empêcher de passer. Sans surprise, le coureur parviendra sans trop de difficultés à se faufiler (au moyen d’un stratagème vu et revu au cinéma) pour continuer son étape… Les raccourcis scénaristiques, autre défaut récurrent des « blockbusters » à la française (le film dispose d’un budget de quatorze millions d’euros), sont également omniprésents, qu’il s’agisse de la raison pour laquelle François est licencié ou du « processus » qui le conduit à emprunter le tracé du Tour de France un jour avant les pros, décision qui tombe comme un cheveu sur la soupe. À l’arrivée, le résultat s’avère d’autant plus frustrant que le « double sujet » qui s’annonçait au départ – d’un côté, une déclaration d’amour au cyclisme et à la plus célèbre de ses courses ; de l’autre, la rédemption d’un père dont la passion dévorante l’avait conduit à délaisser sa famille – aurait mérité un traitement plus sobre et moins sensationnaliste...
- @ Wild Bunch Distribution
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