A la recherche du bonheur
Le 8 janvier 2012
Moins réussi que beaucoup d’autres films des studios Ghibli, La Colline aux coquelicots n’en reste pas moins une oeuvre élégante, sensible et recommandable pour tous.
- Réalisateur : Goro Miyazaki
- Genre : Drame, Comédie dramatique, Animation
- Nationalité : Japonais
- Durée : 1h31mn
- Titre original : Kokuriko-zaka kara
- Date de sortie : 11 janvier 2012
L'a vu
Veut le voir
Moins réussi que beaucoup d’autres films des studios Ghibli, La Colline aux coquelicots n’en reste pas moins une oeuvre élégante, sensible et recommandable pour tous.
L’argument : Umi est une jeune lycéenne qui vit dans une vieille bâtisse perchée au sommet d’une colline surplombant le port de Yokohama. Chaque matin, depuis que son père a disparu en mer, elle hisse face à la baie deux pavillons, comme un message lancé à l’horizon. Au lycée, quelqu’un a même écrit un article sur cet émouvant signal dans le journal du campus. C’est peut-être l’intrépide Shun, le séduisant jeune homme qu’Umi n’a pas manqué de remarquer...
Attirés l’un par l’autre, les deux jeunes gens vont partager de plus en plus d’activités, de la sauvegarde du vieux foyer jusqu’à la rédaction du journal. Pourtant, leur relation va prendre un tour inattendu avec la découverte d’un secret qui entoure leur naissance et semble les lier…
Dans un Japon des années 60, entre tradition et modernité, à l’aube d’une nouvelle ère, Umi et Shun vont se découvrir et partager une émouvante histoire d’amitié, d’amour et d’espoir.
Notre avis : Second film de Goro Miyazaki, La Colline aux coquelicots vient hélas confirmer ce que nous avions ressenti en découvrant Les Contes de Terremer : le fils d’Hayao Miyazaki n’est et ne sera probablement jamais l’équivalent de son père, auteur des plus grands chefs d’oeuvre des studios Ghibli (Le Château dans le ciel, Le Voyage de Chihiro ou Le Château ambulant pour ne citer qu’eux). Celui-ci n’a pas cette petite étincelle, ce sens de l’animation qui rendent les films de son paternel aussi merveilleux qu’inoubliables.
Cela dit, passé la légère déception de ne pas assister au grand film escompté, le spectacle n’en reste pas moins très fréquentable et nettement au-dessus de la moyenne. D’autant que si la magie n’opère pas totalement ici, c’est aussi parce qu’il n’y a aucun élément fantastique présent, chose assez rare chez Ghibli (le remarquable Tombeau des lucioles excepté). Les possibilités d’envolées lyriques et d’enchantement pur sont ainsi moins nombreuses, mais sont toutefois compensées par de nombreuses autres qualités.
On retrouve notamment avec grand plaisir ces personnages comme toujours charmants, doux, mais qui n’en gardent pas moins une réelle profondeur, si bien que la relation qui unit Umi et Shun, les deux héros du film, ne perd jamais de son intensité au fil du récit. C’est aussi le cadre de l’oeuvre qui nous séduit : ce Japon des années 60 n’a rien d’une carte postale, et par ses couleurs, ses costumes, ses dessins, nous immerge assez rapidement dans cet univers oscillant joliment entre mélancolie et émotion. Citons à ce titre l’idée du foyer menacé par la direction du lycée et que les élèves décident de sauver, offrant à l’oeuvre ses scènes les plus cocasses, mais surtout une très belle image de la jeunesse, celle dont on aimerait faire partie et que l’on admire dans sa soif d’idéal.
Mais La Colline aux coquelicots, c’est surtout une histoire. Celle-ci est manifestement classique, peut-être trop d’ailleurs, surtout lorsque l’on connaît à quel point les studios Ghibli sont capables de se surpasser en matière d’inventivité. Ce n’est pourtant jamais vraiment un problème, tant Goro Miyazaki s’applique à la raconter de manière aussi élégante que sensible ; il accompagne le récit d’une musique délicieuse et s’évertue à nous offrir (tout de même !) quelques belles scènes de rêve, symbole d’un deuil difficile à supporter (le père d’Umi a disparu en mer depuis des années), mais que la jeune fille accepte courageusement, avec toujours l’espoir tu que celui-ci reviendra un jour à ses côtés. Le secret liant les deux adolescents reste quant à lui un mystère jusque dans les dernières minutes, pour ne pas rendre prévisible cette relation rythmant le récit de bout en bout.
Si la période est donc un peu moins propice aux chefs d’oeuvre pour Ghibli (Arrietty, le petit monde des chapardeurs était déjà un cran en-dessous des productions habituelles), La Colline aux coquelicots n’en reste pas moins une valeur sûre, appartenant à cette catégorie de films qui rendent heureux pendant et après la projection. De quoi démarrer l’année 2012 en beauté !
Galerie Photos
Le choix du rédacteur
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.