Mémoires d’où l’on tombe
Le 19 mars 2008
Ce huis-clos amoureux beaucoup trop sage est plombé par des interludes montrant la belle nature pyrénéenne. Il en devient un gentil téléfilm de dimanche soir à réserver aux inconditionnels du romantisme d’époque.
- Réalisateur : Jean Périssé
- Acteurs : Bernard Le Coq, Valentine Teisseire, Roger Souza
- Genre : Drame, Historique
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 19 mars 2008
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– Durée : 1h30mn
Ce huis-clos amoureux beaucoup trop sage est plombé par des interludes montrant la belle nature pyrénéenne. Il en devient un gentil téléfilm de dimanche soir à reserver aux inconditionnels du romantisme d’époque.
L’argument : L’action se déroule à Cauterets en 1829, une nuit de violent orage, à la haute époque du pyrénéisme naissant où la montagne fait peur. Il s’agit d’un huis-clos à trois personnages : l’écrivain René de Chateaubriand vieillissant mais toujours amoureux de l’amour, la jeune Léontine de Villeneuve, de 40 ans sa cadette, enflammée de passion pour le grand homme ; et un maître d’hôtel poète dans l’âme, qui, pour la circonstance, se fera, malgré lui, veilleur de nuit et témoin voyeur bienveillant.
Inspiré d’un chapitre des Mémoires d’outre-tombe, le sujet qui a suscité en son temps une grande curiosité littéraire et biographique, reprend l’histoire vraie du dernier amour de Chateaubriand avec une jeune femme de l’aristocratie toulousaine, qui apparaît dans ses écrits sous le nom d’Occitanienne.
Notre avis : L’Occitanienne est un huis-clos amoureux sur la passion naissante entre un homme vieillissant et une jeune tourterelle férue de lecture et admiratrice enamourée du grand auteur. Les sujets abordés dans ce métrage restent liés en partie aux conventions sociales du début du 19ème siècle, mais aussi à des thèmes plus universels comme la différence d’âge, la peur de vieillir, la passion dévorante qui ravive une jeunesse perdue et qui permet de dépasser toutes les limites. Mais cette passion brûlante reste corsetée par une mise en scène trop théâtrale, si bien qu’au final, seul l’orage est violent.
Bernard Le Coq, beaucoup trop sous-employé au cinéma, interprète tout en finesse un Châteaubriand, à la fois grand homme, à l’aise avec les mots, et amoureux fragile face à la beauté de cette jeune Occitanienne. Malheureusement, la très charmante Valentine Teisseire ne joue pas toujours avec la même justesse que celle de son partenaire ; elle s’avère un peu décevante, notamment quand elle lit la prose de l’écrivain de façon peu convaincante.
Toutefois, le plus gros défaut du film réside dans les parenthèses montrant des paysages pyrénéens qui alourdissent une mise en scène déjà très classique et trop scolaire. La passion ne s’exprime que dans le jeu des acteurs et non dans l’œil du réalisateur, Jean Périssé, qui reste pour ce premier métrage toujours bien sage.
C’est dommage, car les dialogues, ciselés dans le style de l’époque, ne sont pas dénués de charme, mais le contenu reste bien trop tempéré pour cette dernière passion de Chateaubriand qui, ceci dit, n’y a consacré qu’une demi page de ses prolifiques mémoires, au grand dam de la jolie aristocrate toulousaine.
En définitive, les dialogues, mais aussi la qualité de la photo et la beauté des costumes, tous trois au charme suranné, en font un joli téléfilm quelque peu désuet que les amoureux du romantisme d’époque ne manqueront pas de découvrir.
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