L’étoile du soldat - la critique

Sobre et engagé, l’ultime film de Christophe de Ponfilly.

L’argument : 11 septembre 2001. Du haut des montagnes afghanes, Vergos, journaliste français, apprend l’attaque des tours du World Trade Center par les terroristes d’Al-Quaïda. Il se souvient...
1984. Nikolaï, jeune musicien soviétique, débarque en Afghanistan comme des milliers d’autres conscrits pour livrer une guerre qui n’est pas la sienne. La peur au ventre à chaque instant, il se retrouve plongé dans un monde de violence et de mort.
Un jour, lors d’une opération commandée, il est capturé par des Moudjahidin du Commandant Massoud qui l’emmènent au cœur des montagnes où se terrent les résistants afghans et Vergos, venu clandestinement en Afghanistan. Tandis que certains veulent sa mort, d’autres se prennent de compassion pour lui. Peu à peu, des liens d’amitié et de complicité se nouent entre le soldat soviétique, le journaliste français, et les Moudjahidin...

Notre avis : Christophe de Ponfilly, admirable documentariste décédé au printemps dernier, passe à la fiction. S’attelant au thème qui l’a passionné ces dernières années, l’Afghanistan, c’est à travers une histoire fondée sur des faits réels qu’il revient dans la vallée du Panshir. Il s’intéresse à une histoire méconnue en Occident, celle des soldats embourbés dans le pays (d’ailleurs magnifique).
Scindant son récit en deux partie distinctes, Ponfilly décrit d’abord la vie de ces jeunes Soviétiques envoyés tuer des innocents, pris au piège d’un combat terrible et absurde, utilisé par un régime qui les broie. La seconde s’intéresse aux rapports entre Nikolaï et les Moudjahidin qui le tiennent captifs. Découverte et acceptation de l’autre, dans toute sa richesse et ses différences, sont au rendez-vous.
Sobre et engagé, L’étoile du soldat est un film de guerre adulte, qui refuse le spectacle souvent associé au genre pour s’interroger sur l’enchaînement des événements qui marquent cette région des plus troublées. La voix-off, parfois un peu redondante (et dite par Philippe Caubère), s’attache à éclairer la situation et livre le point de vue de l’auteur sur les faits. Rendant hommage à la fraternité, désolé devant l’absurdité des conflits humains, Christophe de Ponfilly émeut et interroge.