Le 2 janvier 2013

"Etant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir..."
Jacques Tardi le lauréat en 1985 du Grand Prix de la Ville d’Angoulême et en 2011 de deux Eisner Awards « refuse avec la plus grande fermeté » la Légion d’honneur qui lui a été attribuée le 1er janvier, voulant « rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit »
L’auteur se dit stupéfait de l’avoir appris par les médias.
Sa bibliographie à elle seule aurait pu permettre d’anticiper un refus, avec notamment son dernier album : « Moi, René Tardi, prisonnier au Stalag II B » qui transpose les carnets de son propre père, rédigés des années durant sur des cahiers d’écolier, où celui-ci tient par le menu la chronique de sa jeunesse, en grande partie centrée sur ses années de guerre et de captivité en Allemagne.
Il rappelle qu’il n’a cessé de « brocarder les institutions. Le jour où l’on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l’exemple, ce sera peut-être autre chose », dit encore Jacques Tardi,
Rappelons que Tardi n’est pas le premier a avoir refuser la boutonnière « rouge comme la honte » (Léo Ferré) ou encore George Sand qui ne voulait pas « ressembler à une vieille cantinière » ou encore Pierre Curie, qui lui n’en « voyait pas l’utilité ».
Mais qu’est ce que la légion d’honneur ? Wikipédia nous dit que « L’ordre national de la Légion d’honneur est l’institution qui, sous l’égide du grand chancelier et du grand maître, est chargée de décerner la plus haute décoration honorifique française. Elle a été instituée le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte. Elle récompense depuis ses origines les mérites éminents militaires ou civils rendus à la Nation. »
Aussi la question que l’on peut dès lors se poser c’est, quand bien même Tardi est un immense auteur, quels mérites a t’il rendu à la Nation ?