Musée du cinéma
Le 2 août 2013
L’un des courts métrages les plus célèbres des frères Lumière, qui effraya les spectateurs de l’époque.


- Réalisateurs : Auguste Lumière - Louis Lumière
- Genre : Documentaire, Court métrage, Film muet, Noir et blanc
- Nationalité : Français
- Durée : 0h01mn

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L’argument : Gare de La Ciotat. L’opérateur fait face aux rails, en cadrage oblique avec point de fuite vers le fond droite. La voie est d’abord vide. Un bagagiste s’avance vers la caméra ; des voyageurs endimanchés attendent. Puis, la locomotive d’un train apparaît au fond du champ et semble foncer vers le spectateur...
Notre avis : Il s’agit de l’un des plus célèbres films d’Auguste et Louis Lumière, avec La sortie des usines Lumière, Le goûter de bébé et L’arroseur arrosé. Selon certaines sources, le court-métrage aurait été montré dans une programmation du 28 décembre 1895 au Grand Café, à Paris. Des historiens contestent ce fait et donnent la date de janvier 1896 pour L’arrivée d’un train en gare de la Ciotat. Quoi qu’il en soit, le film eut, dit-on, un impact considérable sur les spectateurs, créant un mouvement de panique dû à l’illusion qu’une véritable locomotive fonçait sur eux. Légende ou réalité ? Sans doute l’effet de surprise a-t-il été amplifié par les chroniqueurs de l’époque mais on comprend aisément, rétrospectivement, la réaction du public.
L’arrivée d’un train en gare de la Ciotat est novateur à plus d’un titre. Pour la première fois, la profondeur de champ était utilisée, en raison du mouvement vers le premier plan. Les nuages de vapeur remplissent tout le champ pendant quelques secondes, contribuant à la sensation d’un espace en trois dimensions. Les voyageurs ne cessant d’entrer et de sortir du cadre, le hors-champ a aussi une importance capitale. On notera également la grande variété des plans, du plan d’ensemble au gros plan, qui découle certes d’une expérimentation technique plus que d’une démarche esthétique. Inventeurs du cinématographe, fondateurs du réalisme français selon André Bazin, les frères Lumière peuvent être aussi considérés comme les premiers documentaristes, avant les créations féériques de Georges Méliès.