Le 22 novembre 2003
Purement et tout simplement jouissif.
Avec Kill Bill, Quentin Tarantino s’est fait plaisir, et ça fait plaisir !!! Comme il le dit lui-même, Kill Bill est le premier de ses films à se dérouler dans le monde fantasmagorique du cinéma (un monde irréel). Là où Reservoir dogs, Pulp fiction et Jackie Brown, malgré leurs excès restaient proches de la réalité, Kill Bill se permet toutes les fantaisies et tous les débordements (ah ! ces geysers de sang !). Assister à un spectacle qui ne remplit aucun des cahiers des charges habituels du film de divertissement grand public, véritable ovni qui échappe à ce point à la notion de produit ciblé pour n’être qu’un film de fan pour les fans, est purement et tout simplement jouissif.
Tarantino s’amuse et fait ce qu’il veut. On connaissait bien son appétit insatiable pour les références. Dans Kill Bill, chaque scène est un hommage à part entière, un nouveau plaisir... On assiste ainsi à une séquence en split screen sur la musique de Bernard Herrmann rendant un magnifique hommage au cinéma de Brian De Palma, pour être propulsé l’instant d’après dans un passage en animation hallucinant qui relate le passé de O-Ren Ishii (réalisé par le studio japonais IG, déjà responsable du célèbre Ghost in the shell), le tout sur une musique de western spaghetti !!!! On croit rêver !
C’est bien évidemment un énorme exercice de style auquel s’est livré Tarantino, mais après quatre films de cette même veine, il apparaît que c’est bien là sa marque de fabrique. Dans Jackie Brown, il "tarantinisait" la blaxploitation, ici il applique le même traitement au chambarra (film de sabre traditionnel japonais).
Tarantino oblige, le casting est un habile mélange provenant de tous les horizons : Auprès d’Uma Thurman et Lucy Liu impeccables, on trouve d’illustres inconnus pour le grand public auquel Tarantino rend hommage comme Sonny Chiba, figure mythique du cinéma d’action japonais qui apparaît sous les traits du maître Hattori Hanzo ou encore un certain Kenji Ohba... mais si, vous savez, X-Or, le shérif de l’espace ! Et bien sûr, après John Travolta, Pam Grier, c’est au tour de David Carradine (l’énigmatique Bill, anciennement héros de la série "Kung Fu") de revenir sous le feu des projecteurs...
Au final, on pourra bien sûr regretter qu’il faille attendre le printemps 2004 pour connaître le fin mot de l’histoire. Mais (ce qui fait que) dans son état actuel, Kill Bill, volume 1 est un formidable film de divertissement totalement décomplexé et véritablement jouissif...
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