Jason X

Sans entrer dans le panthéon des films d’horreur, Jason X n’est pas le nanar que certains attendaient.

Vendredi 13, acte X. On le croyait en enfer, on le retrouve dans l’espace. Cet increvable Jason Vorhees, le tueur au masque de hockey, est de retour pour un dixième carnage, mis en scène par Jim Isaac. Au programme des hostilités, des kilos de tripaille, des effets spéciaux honnêtes et une pointe d’humour second degré qui faisait cruellement défaut aux précédents opus.

En 2455, la Terre est devenue inhabitable et sert désormais de terrain de jeux pour archéologues en herbe. Lors d’une expédition, un groupe d’étudiants trouve un caisson réfrigéré dans lequel repose ce bon vieux Jason. Incapable de s’en débarasser à la fin du XXe siècle, des scientifiques avaient finalement opté pour la cryogénisation. Naturellement, le sommeil forcé du tueur ne va plus durer très longtemps...

Devine comment tu vas mourir ce soir... Soyons clair, Jason X n’est pas le nanar hilarant que certains espéraient ; il n’entrera pas pour autant au panthéon des films d’horreur. Le réalisateur Jim Isaac évite judicieusement de faire le malin avec cette saga mythique et rend une copie plus qu’honorable. Les amateurs du genre retrouveront avec plaisir tous les détails qui ont fait le succès de Jason Vorhees : des jeunes un peu débiles portés sur le sexe, des meurtres toujours différents, des hurlements bien stridents, un tueur pas très loquace et du sang qui coule à flot.

Outre ces éléments incontournables, Jim Isaac ajoute un décalage humoristique qui, ô surprise, ne porte pas atteinte à la franchise. Et cela donne lieu à quelques scènes savoureuses. Exemple : pour tromper le tueur, l’un des survivants l’intègre dans un jeu vidéo virtuel. Jason se retrouve alors face à deux jeunes étudiantes "topless", qui lui proposent une partie de jambes en l’air. La manière dont il va les massacrer reste un grand moment...

Tout le film est également parsemé de ces répliques d’un niveau conternant ("Ce n’est pas une lame dans le bide qui va m’arrêter !") qui font cependant mouche. Le spectateur, plongé parfois en pleine caricature (Jason subit des améliorations physiques quitte à ressembler à un cyborg), est vite ramené à la "réalité" avec des actes de boucherie saisissants. Dans l’ordre, cela donne : un torse transpercé, un bras coupé, une tête gelée puis écrasée, une colonne vertébrale brisée, j’en passe et des meilleurs.

Sans livrer un nouveau Massacre à la tronçonneuse, Jim Isaac réussit son pari de renouveler la saga des Vendredi 13 grâce à l’humour. Ceci dit, Jason X reste quand même un film d’horreur réservé aux fanatiques du genre. Les autres, passez votre chemin.