Le 22 août 2016
Un vibrant plaidoyer pour sensibiliser les enfants d’ici à l’horreur des conditions de travail imposées aux enfants de là-bas. Un conte de fées qui ne manque pourtant ni d’espièglerie ni de couleurs.
- Réalisateurs : Michel Fuzellier - Babak Payami
- Genre : Animation
- Durée : 1h20mn
- Date de sortie : 24 août 2016
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Résumé : Iqbal est un petit garçon remuant et joyeux qui passe son temps avec ses copains, sa petite chèvre adorable et ses superbes dessins. Un jour, tout change. Son frère tombe malade et le médecin prescrit des médicaments trop coûteux, que sa mère ne peut payer. Croyant bien faire, Iqbal attend la nuit pour s’éclipser vers la ville. Pour aider sa mère et soigner son frère, il n’a pas d’autres solutions que de vendre sa chèvre, le cœur serré. Mais rien ne se passe comme prévu, puisqu’il est enlevé par Guzman, un marchand de tapis peu scrupuleux qui maintient des enfants en captivité dans un atelier à l’écart de la ville. Avec ses compagnons d’infortune, Iqbal est obligé de travailler sans répit, ne quittant l’atelier qu’à de rares occasions pour aller dans la cour ou le trou (une cache en sol où les enfants sont envoyés quand ils sont punis). Plus futé que les autres, Iqbal comprend que jamais les enfants ne sortiront de cet atelier. Un jour, il réussit à s’échapper, arrive jusqu’à la ville et convainc des renforts de venir l’aider à libérer ses compagnons.
Notre avis : Après avoir fondé en 1970 le groupe Studio Ink qui lui a permis de réaliser de nombreux films publicitaires et de participer à la série TV Jackson Five de Bob Raiser, Michel Fuzellier fonde en 1980 le studio Quick Sand Productions, maison de production indépendante de films d’animation, grâce à laquelle il dirige et réalise 300 films.
Il n’avait jusqu’à présent jamais mis en scène de dessin animé adapté d’une histoire vraie. C’est maintenant chose faite avec Iqbal qu’il co-réalise avec Babak Payami, né en Iran. Cette collaboration lui est précieuse car elle lui permet d’éviter les écueils habituels des films occidentaux qui situent leur action en Orient.
- copyright Eurozoom
Le long métrage s’inspire librement du roman de Francesco d’Adamo Iqbal, un enfant contre l’esclavage, dans lequel, après avoir pu révéler ce qu’il a subi grâce à des conférences dans le monde entier, le jeune Iqbal Mashi est assassiné à l’âge 12 ans. Rassurez-vous, le film s’arrête avant cette fin tragique ! Les réalisateurs ont souhaité impérativement raconter aux jeunes générations la situation de milliers d’enfants de par le monde. Quoi de mieux donc pour toucher le jeune public que d’en faire une fable animée, recueillant de nombreux personnages à la personnalité bien marquée, comme il est de rigueur dans tous les contes. Les méchants d’un côté, les gentils de l’autre bien sûr. La plus attachante est la douce et jolie Rajah, petite chèvre confidente, qui procure à Iqbal force et courage. Les plus horribles sont bien sûr Guzman et sa femme Sarin, monstrueux Thénardiers du 21e siècle, qui exploitent Iqbal et ses compagnons de misère et les confinent jour et nuit entre quatre murs.
- copyright Eurozoom
Pour que cette dimension claustrophobe n’effraie pas leurs jeunes spectateurs, les réalisateurs ont créé une ouverture vers l’espoir. De jolis nuages aux couleurs pastel symbolisent les rêves que fait Iqbal et qui lui permettent d’imaginer un monde meilleur, celui justement qu’il parviendra à créer une fois sorti de sa prison. Puis il se fait artiste lorsqu’il transporte ses visions sur les splendides tapis qu’il tisse, preuve pour ceux qui en douteraient encore que le talent artistique reste le meilleur rempart contre le désespoir et l’obscurantisme. Afin de préserver la part du rêve, nulle connotation géographique ou culturelle. Tout se passe dans un pays imaginaire plus coloré et plus fascinant que le monde réel. Les dialogues sont vifs, jamais moralisateurs ou apitoyés, même parfois drôles et nul doute que les rebondissements de situations vivement amenés sauront capter l’attention des jeunes spectateurs et sans doute aussi celle de leurs parents. Soucieux de conserver une réelle sobriété, les concepteurs n’ont pas souhaité avoir recours à une 3D excessive, comme c’est désormais la norme dans ce genre de films d’animation. Bien leur en a pris car le retour à une animation somme toute classique apporte un charme certain à ce récit d’aventures peu banal centré sur les valeurs positives de l’amitié et du désir de liberté.
- copyrgiht Eurozoom
Ce film est soutenu par l’UNICEF France qui souhaite l’utiliser comme support et plaidoyer pour lutter contre le travail des enfants, en sensibilisant petits et adultes au sort des millions de mineurs qui travaillent encore aujourd’hui à travers le monde, sans compter les jeunes réfugiés et migrants non-accompagnés en Europe qui sont victimes d’abus, de trafics et d’exploitation en tous genres.
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