In the bedroom

L’émotion est hélas vampirisée par de terribles longueurs.

Premier film de l’acteur Todd Field, In the bedroom traite du deuil, de la colère et de l’amour.
Dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre, le couple Fowler mène une vie paisible entre pêche et chorale. Jusqu’au jour où leur fils Franck, amoureux d’une femme divorcée, se fait assassiner par son ex-mari. Commence alors pour les parents un deuil très difficile à assumer car l’assassin réside dans la même ville.

Couronné par une avalanche de récompenses (en particulier pour l’actrice principale Sissy Spacek), In the bedroom n’en reste pas moins un film moyen.
Si la qualité de la réalisation, le choix du sujet et la performance des acteurs sont indéniables, on regrettera toutefois que le réalisateur n’ait pas su couper certaines scènes inutiles au montage.
En effet, le film est long, très long, trop long. Il faut attendre la cinquantième minute pour que le cœur du sujet apparaisse enfin. Avant, le portrait de cette famille banale, d’une ville banale, vivant des barbecues banals ne nous apporte pas grand-chose. Ensuite, on entre un peu plus dans le film, mais l’émotion que pourrait nous procurer ce sujet douloureux est vampirisée par des longueurs pénibles.

La magnifique musique de Thomas Newman et la justesse de ton des deux acteurs principaux Sissi Spacek et Tom Wilkinson
parviennent tout de même à nous transporter quelques minutes. Mais l’ennui revient vite à la charge.
Entre bâillements et soupirs, on parvient péniblement à la fin, qui, aurait pu être élaguée d’un bon quart d’heure. A force de tout vouloir montrer, Todd Field fini par égarer l’âme de son film.